vendredi 15 mai 2009

ESTHETIQUE


Introduction

L’homme n’a pas seulement besoin de manger et de boire. Il a des besoins inconnus des animaux. En effet, en plus de ces différentes activités physiques et intellectuelles par lesquelles il cherche individuellement et collectivement à satisfaire des besoins matériels, nous le voyons se livrer à une activité particulière dont on ne voit pas l’utilité de manière immédiate. D’ailleurs cette activité se présente contrairement aux autres comme une occupation qui ne vise pas l’utile :c’est l’activité artistique qui proclame ne chercher que la production de belles choses ou la belle représentation de choses qui sont dans la nature ou dans un monde imaginaire. Mais peut-on vraiment dire que l’art ne sert à rien ?Qu’est-ce que le beau ou par critères identifier le beau et peut-il faire l’objet d’une science qui porterait le nom d’esthétique ?Le présent cours se propose de répondre à ces questions.

Qu’est-ce que l’esthétique ?

L’esthétique se présente comme une enquête qui cherche à ce qui est beau et ce qui est laid dans la nature ou dans les productions artificielles des hommes au sein de leurs cultures et au cours de leur histoire personnelle et collective. L’esthétique ne se présente pas seulement comme une enquête rationnelle :elle voudrait être la science du beau. Si l’esthétique prétend avoir un statut de science, elle prétend nécessairement que ce qui fait qu’une chose naturelle ou artificielle ou une manière de présenter une chose quelconque est belle, est déterminé par des règles, des normes, des lois, des critères de mesure universelle qui transcendent les différences subjectives qui séparent les hommes et les peuples pour les unifier dans un jugement unanime. Car comme l’enseigne Aristote il n’ y a de science que pour ce qui est universellement démontrable ou quantifiable. Mais puis-je véritablement séparer l’existence du beau de mon existence qui se joue entre ma conscience et mon inconscient ?


Qu’est-ce que l’art ?
Si nous trouvons l’esthétique en train de mener une enquête dans le terrain de l’art, nous pouvons dire alors que l’esthétique espère trouver du beau dans l’espace de la production artistique. En conséquence nous pouvons dire que l'art est un espace de l'activité humaine où se produit du beau. En effet, l'art se présente comme une activité spécifiquement humaine dont l'essence ou la nature est de représenter d'une belle manière des choses qu'il trouve belles dans la nature ou que l'artiste construit par son imagination qui se nourrit ou s'inspire de son histoire sociale ou de son histoire personnelle. Mais qu’est-ce que le beau ou qu’est-ce qui dans une chose naturel ou dans un produit artificiel qualifié de beau,enlevé en cet objet supprime sa beauté ou la réduit?Est-ce la forme c'est-à-dire dans les caractéristiques de la manière dont elle est présentés ou est-ce le contenu ou la signification qui constitue l'âme de la beauté ou l'union de la forme et du sens?

Des conditions nécessaires pour que l’art existe?


Pour que l’art existe, il faut nécessaire un être capable d’observer ou de créer ou de représenter ce qui existe déjà. Il faut donc quelque chose qui existe et qui soit représentable. Il existe un être capable d’observer et de représenter :c’est l’homme. Il existe aussi des choses, des êtres, des évènements, des comportements qui sont observables et représentables. Ces choses sont dans la nature et dans la vie quotidienne des hommes de tous les jours. Mais au-delà de ces objets qui constitue la « réalité » matérielle , il y a d’autres objets, d’autres êtres, d’autres républiques, d’autres femmes que l’artiste peut voir alors que le commun des mortels autour de lui ne voit pas et ne sent point. Donc l’imagination fait partie des conditions qui font exister l’art Pour représenter un baobab, une belle femme, un combat de lutte il faut nécessairement être sensible à son existence, être attaché à son existence. C’est cette sensibilité particulière qui lui permet de ce voir, d’entendre de sentir ou d’imaginer ce qui n’est pas à la portée de tout le monde Mais on peut voir que tel enfant très tôt, comme par un don a un grand pouvoir d’observer et de reproduire. Si cette aptitude n’est pas accueillie dans un milieu de vie favorable à son épanouissement, elle peut s’éteindre :la liberté fait partie des conditions nécessaires qui font exister l’art, et l’artiste. Il faut aussi une technique, une intelligence une habilité particulière pour la représentation artistique. La conscience et même l’inconscient sinon surtout l’inconscient ne seraient-ils pas de grands serviteurs de l’art ?Si l’art représente il est un langage.


Qu’est-ce que le beau et peut-il être l’objet d’une science?


Depuis Platon jusqu’au xviiie siècle, le beau a été le concept le plus important de l’esthétique. Le mot « beau » vient du mot latin « bellus » qui se traduit par les mots français « joli », « charmant », « agréable ».
En philosophie, selon l’Encyclopédie Encarta 2009 ,le beau est un concept qui sert à désigner « ce qui éveille une émotion esthétique, ce qui procure un plaisir admiratif et désintéressé. » L’adjectif beau peut qualifier des choses qui appartiennent à la nature ou des produits qui résultent de l’activité humaine. Mais si le menuisier ébéniste produit de belles choses, ces choses n’appartiennent pas pour autant au objets de l’art. Car le beau lit pensé et réalisé par le menuisier sert à quelque chose, sert à satisfaire un besoin :il est utile. Or l’art dit que son ambition est d’utiliser une belle manière, une technique, une habileté et une intelligence pour produire quelque chose de beau qui ne vise pas à satisfaire un besoin matériel, qui n’est pas un instrument ou un moyen pour arriver à une fin étrangère :l’art est sa propre fin et sa fin c’est le beau.
Si l’esthétique prétend être une science qui étudie le beau, elle prétend en même temps que l’élément ou le groupe d’éléments qui fait qu’une chose est belle, c’est-à-dire qui fait l’essence ou la nature du beau ne varie pas d’une personne à une autre, d’une culture à une autre, d’une époque à une autre. Philosophiquement parlant dire que l’art est scientifiquement étudié par l’esthétique, c’est supposer qu’il existe le beau en soi qui permet de mesurer les beautés particulières. Car Aristote enseigne que ce dont la cause varie d’un individu à une autre, d’une culture à une autre ne pas être objet de science : « il n’ y a de science dit-il que de ce qui est universel.
La question est donc :existe-t-il des critère ou un critère qui permet de reconnaître partout et toujours le beau?
Traditionnellement, les philosophes réponde affirmativement.
Pour eux le beau se reconnaît par l’harmonie des parties qui lui donnent une forme ou un contenu, par l’équilibre des parties, par la symétrie, par l’unité d’ensemble, ou alors par la perfection de l’imitation d’un modèle. Pour ces philosophes le beau est surtout dans la forme et le contenu importe peu : autrement l’art n’a pas à donner des significations, des messages. L’artiste est seulement celui qui peut donner un bel arrangement aux choses.
Après la renaissance est considéré comme beau, ce qui, non seulement a une belle forme, mais aussi et surtout ce qui véhicule un message ayant un sens. D’autres philosophes estiment ce qui est beau est ce qui produit bien et qui rapproche de Dieu. L’art a alors une fonction morale.
Pour ces philosophes qui pensent que les critères du beau sont universellement mesurables et constants, une science du beau est possible et a pour nom l’esthétique.
Pour Emmanuel par contre Kant, le beau ne se définit pas par son inutilité matérielle comme chez les anciens. Pour Kant aussi le « beau en soi » n’existe pas. Ce qui fait le beau c’est le pouvoir d’« éveiller un bonheur particulier en nous ». Est beau poursuit Kant ce qui nous « réconcilie avec nous mêmes » et avec les autres. Kant rejette toute conception intellectualiste : pour dire que ceci est beau ou laid, pour faire un jugement du goût l’homme n’a pas donc besoin de passer par une opération intellectuelle comme le fait le philosophe pour atteindre un beau en soi, un beau idéal, un modèle, un concept du beau en général, qui permettrai de mesurer les beautés particulières et imparfaites empiriquement constatables dans la nature ou dans la société. Il soutient que « Les sources du beau, du bon sont dans nous –mêmes ».Ces mots sont encore de Kant : « Quand nous disons d’un objet qu’il est beau, c’est qu’il nous plaît. » Et Kant d’ajouter encore que « La beauté en dehors de la relation avec le sentiment du sujet, n’est plus rien pour elle-même ».Il n’ y a pas de beau en soi indépendant des sensibilités individuelles.
Pour Kant donc, « il ne peut y avoir aucune règle objective du goût, qui déterminerait par concept(intellectuellement) ce qui est beau ».Conclusion : pour Kant, l’esthétique ne peut pas être une science du beau puisque varie d’un sujet à un autre, d’une culture à une autre. C’est pourquoi Kant préfère parler d’une théorie de « l’expérience esthétique. »
A quoi et à qui sert l’art ?
L’art sert toujours à représenter quelque chose ou à exprimer quelque chose. Donc l’art est d’une certaine manière est langage, un moyen pour dire ce qui est objectivement ou subjectivement. Ce que l’art représente peut se trouver dans le monde extérieur visible par tous les hommes ou dans un monde intérieur caché aux autres hommes. Mais à quoi sert cette représentation ?L’artiste peut représenter quelque chose comme par exemple un arbre, un paysage ou un visage ou un événement ou une période historique pour l’immortaliser. En ce sens nous pouvons dire que l’art permet de lutter contre le vieillissement, contre la mort et l’oubli du passé. L’art est alors témoin de son temps et l’expression de son temps, de son milieu naturel ou de son milieu social. En permettant à l’homme d’exprimer un sentiment extérieur ou des choses imaginaires qui sont dans sa vie intérieure, l’art a pour fonction de communiquer, de mettre les hommes en relation. Avec l’écriture, nous transportons Hugo de la France vers le Sénégal et nous entendons son cœur qui gémit à la suite de la mort de Léopoldine. Mais en pleurant dans « Demain dès l’aube », Hugo comme Senghor souffrant de douleur après la mort de mort de Philippe, ne se soulage-t-il pas ?En effet l’art est un moyen de soulagement, donc elle une fonction thérapeutique. On peut souffrir par exemple d’un désir insatisfait car pour Claparède « tout besoin insatisfait est la porte ouverte à une maladie ».C’est pourquoi aussi, sachant que la société a des interdits, l’art peut être un moyen pour satisfaire dans l’imagination un désir refoulé. L’artiste qui aime qui ne l’aime qui ne l’aime pas peut représenter cette femme et cette représentation est une certaine manière de la conquérir malgré elle. Dans la mesure où l’art peut faire ressortir et satisfaire les désirs refoulés, nous pouvons dire que l’art est l’espace social qui accueille sans censure les êtres qui sont emprisonnés dans l’inconscient. D’ailleurs pour les surréalistes, les grandes œuvres artistiques sont plus celles de l’inconscient que celles de la conscience. Certains pensent aussi que l’art est un moyen pour fuir la réalité de l’existence humaine. L’art relève alors de l’irresponsabilité, de l’oisiveté, du manque de sérieux. Quand l’artiste tourne le dos à la réalité naturelle et à la réalité de la vie quotidienne pour représenter un monde fictif, imaginaire et idéalisé, il peut être considéré comme un moyen de révolte, de dénonciation contre la nature ou la société. Dès lors peut-on encore dire que l’art ne sert à rien ? Pour un certain auteur, « l’art sert à rendre visible la réalité »
Où se trouve ce que représente l’art ?
La réponse à cette question divise les philosophes en deux groupes :ceux qui pensent que l’art doit imiter la réalité qui se trouve dans la nature ou parmi les hommes et ceux qui estiment qu’au contraire l’art doit être antinaturel ou créateur de ce que la nature ne connaît ou ne contient pas.
Selon Aristote l’art a commencé ses pas en imitant la réalité immédiate. Dans Poétique ,Aristote dit que « Ceux qui à l’origine avaient les meilleures dispositions naturelles dans le domaine de l’imitation engendrèrent la poésie .» Après Aristote d’autres acteurs comme Ingres soutiennent qu’il faut rester collé à la nature : « Peints dit Ingres, même si c’est du bois mort »Avant Aristote, Platon enseignait que comme le philosophe qui s’élève de la réalité apparente des choses dans le monde sensible, l’artiste aussi doit atteindre les formes parfaites de toutes choses. L’artiste imite donc les formes modèles de la réalité. Parlant de l’artiste Léonard de Vinci dit que « Le peintre fera œuvre de peu de valeur s’il prend pour guide les œuvres d’autrui, mais s’il étudie d’après les créations de la nature, il aura de bons résultats. »Les propos de Vinci signifient que la nature n’est qu’un point de départ, un lieu d’instruction et non point d’arrivée et indépassable qui fournit exclusivement à l’art sa nourriture. L’imitateur n’est pas obligé de corrigé, de rectifier, de dépasser, mais celui qui s’inspire de la nature peut dépasser la nature.
Il faut donc retenir la différence entre l’imitation comme photocopie qui ne vise que « la ressemblance avec le modèle »,qui cherche à égaler le modèle et celui qui est inspiré et qui partant du modèle peut créer autre chose.
Si l’art n’avait de but que de photocopier la réalité naturelle ou sociale comment alors expliquerait-on la survie de l’art réaliste qui se fait le témoin du monde concret, après l’invention de la photographie ? Cette question permet de soutenir la thèse contraire au réalisme artistique, à savoir celle de l’idéalisme artistique. Les artistes modernes et les théoriciens modernes de l’art reprochent aux anciens de considérer que l’activité de l’artiste doit être une imitation de la Nature. A quoi bon se demandent-ils de copier la Nature, comme tant de sculpteurs et de peintres l’ont fait ?Parmi ces critiques Hegel est particulièrement célèbre et cité. Dans Esthétique, nous lisons ses propos : « C'est un vieux précepte que l'art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote…Mais cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue » Hegel poursuit en disant que « L'homme montre mieux son habileté dans des productions surgissant de l'esprit qu'en imitant la nature. »S’il existe une beauté dans la nature et une beauté qui naît de la créativité humaine, on peut se demander laquelle de ces beautés est vraiment artistique et procure le plaisir esthétique ? Mais peut-on dire que telle œuvre est plus belle que telle autre œuvre d’art ?

CONCLUSION
Le souci du beau est une exigence universelle de la vie humaine personnelle et sociale comme le besoin de vérité est un demande personnelle et sociale de la vie humaine. L’activité de l’artiste vient répondre au besoin esthétique. Son travail consiste à reproduire ou à produire d’une belle manière des choses qui existent dans la nature ou qu’il tire de son monde intérieur qui se construit en lui au cours de son histoire dans des conditions matérielles d’existence déterminées dans une culture particulière et à une époque particulière déterminée .Mais s’il est vrai que nul artiste comme nul philosophe ne peut exister en dehors de la société, il n’est pas évident que l’œuvre d’art soit enfermé dans les limites de son temps, de la culture et de l’histoire personnelle de l’artiste. S’il est vrai que l’œuvre d’art n’est pas une œuvre de boulanger ou de maçon qui répondent à des besoins matériels donnés, il n’est pas aussi vrai de dire que l’art ne sert à rien :il est un produit multifonctionnel qui se consomme sans être détruit par cette consommation qui se fait par la contemplation à distance. Le vrai problème de l’art est de savoir s’il peut être l’objet d’une étude science qui aurait pour nom l’esthétique.

1 commentaire:

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