vendredi 15 mai 2009

ESTHETIQUE


Introduction

L’homme n’a pas seulement besoin de manger et de boire. Il a des besoins inconnus des animaux. En effet, en plus de ces différentes activités physiques et intellectuelles par lesquelles il cherche individuellement et collectivement à satisfaire des besoins matériels, nous le voyons se livrer à une activité particulière dont on ne voit pas l’utilité de manière immédiate. D’ailleurs cette activité se présente contrairement aux autres comme une occupation qui ne vise pas l’utile :c’est l’activité artistique qui proclame ne chercher que la production de belles choses ou la belle représentation de choses qui sont dans la nature ou dans un monde imaginaire. Mais peut-on vraiment dire que l’art ne sert à rien ?Qu’est-ce que le beau ou par critères identifier le beau et peut-il faire l’objet d’une science qui porterait le nom d’esthétique ?Le présent cours se propose de répondre à ces questions.

Qu’est-ce que l’esthétique ?

L’esthétique se présente comme une enquête qui cherche à ce qui est beau et ce qui est laid dans la nature ou dans les productions artificielles des hommes au sein de leurs cultures et au cours de leur histoire personnelle et collective. L’esthétique ne se présente pas seulement comme une enquête rationnelle :elle voudrait être la science du beau. Si l’esthétique prétend avoir un statut de science, elle prétend nécessairement que ce qui fait qu’une chose naturelle ou artificielle ou une manière de présenter une chose quelconque est belle, est déterminé par des règles, des normes, des lois, des critères de mesure universelle qui transcendent les différences subjectives qui séparent les hommes et les peuples pour les unifier dans un jugement unanime. Car comme l’enseigne Aristote il n’ y a de science que pour ce qui est universellement démontrable ou quantifiable. Mais puis-je véritablement séparer l’existence du beau de mon existence qui se joue entre ma conscience et mon inconscient ?


Qu’est-ce que l’art ?
Si nous trouvons l’esthétique en train de mener une enquête dans le terrain de l’art, nous pouvons dire alors que l’esthétique espère trouver du beau dans l’espace de la production artistique. En conséquence nous pouvons dire que l'art est un espace de l'activité humaine où se produit du beau. En effet, l'art se présente comme une activité spécifiquement humaine dont l'essence ou la nature est de représenter d'une belle manière des choses qu'il trouve belles dans la nature ou que l'artiste construit par son imagination qui se nourrit ou s'inspire de son histoire sociale ou de son histoire personnelle. Mais qu’est-ce que le beau ou qu’est-ce qui dans une chose naturel ou dans un produit artificiel qualifié de beau,enlevé en cet objet supprime sa beauté ou la réduit?Est-ce la forme c'est-à-dire dans les caractéristiques de la manière dont elle est présentés ou est-ce le contenu ou la signification qui constitue l'âme de la beauté ou l'union de la forme et du sens?

Des conditions nécessaires pour que l’art existe?


Pour que l’art existe, il faut nécessaire un être capable d’observer ou de créer ou de représenter ce qui existe déjà. Il faut donc quelque chose qui existe et qui soit représentable. Il existe un être capable d’observer et de représenter :c’est l’homme. Il existe aussi des choses, des êtres, des évènements, des comportements qui sont observables et représentables. Ces choses sont dans la nature et dans la vie quotidienne des hommes de tous les jours. Mais au-delà de ces objets qui constitue la « réalité » matérielle , il y a d’autres objets, d’autres êtres, d’autres républiques, d’autres femmes que l’artiste peut voir alors que le commun des mortels autour de lui ne voit pas et ne sent point. Donc l’imagination fait partie des conditions qui font exister l’art Pour représenter un baobab, une belle femme, un combat de lutte il faut nécessairement être sensible à son existence, être attaché à son existence. C’est cette sensibilité particulière qui lui permet de ce voir, d’entendre de sentir ou d’imaginer ce qui n’est pas à la portée de tout le monde Mais on peut voir que tel enfant très tôt, comme par un don a un grand pouvoir d’observer et de reproduire. Si cette aptitude n’est pas accueillie dans un milieu de vie favorable à son épanouissement, elle peut s’éteindre :la liberté fait partie des conditions nécessaires qui font exister l’art, et l’artiste. Il faut aussi une technique, une intelligence une habilité particulière pour la représentation artistique. La conscience et même l’inconscient sinon surtout l’inconscient ne seraient-ils pas de grands serviteurs de l’art ?Si l’art représente il est un langage.


Qu’est-ce que le beau et peut-il être l’objet d’une science?


Depuis Platon jusqu’au xviiie siècle, le beau a été le concept le plus important de l’esthétique. Le mot « beau » vient du mot latin « bellus » qui se traduit par les mots français « joli », « charmant », « agréable ».
En philosophie, selon l’Encyclopédie Encarta 2009 ,le beau est un concept qui sert à désigner « ce qui éveille une émotion esthétique, ce qui procure un plaisir admiratif et désintéressé. » L’adjectif beau peut qualifier des choses qui appartiennent à la nature ou des produits qui résultent de l’activité humaine. Mais si le menuisier ébéniste produit de belles choses, ces choses n’appartiennent pas pour autant au objets de l’art. Car le beau lit pensé et réalisé par le menuisier sert à quelque chose, sert à satisfaire un besoin :il est utile. Or l’art dit que son ambition est d’utiliser une belle manière, une technique, une habileté et une intelligence pour produire quelque chose de beau qui ne vise pas à satisfaire un besoin matériel, qui n’est pas un instrument ou un moyen pour arriver à une fin étrangère :l’art est sa propre fin et sa fin c’est le beau.
Si l’esthétique prétend être une science qui étudie le beau, elle prétend en même temps que l’élément ou le groupe d’éléments qui fait qu’une chose est belle, c’est-à-dire qui fait l’essence ou la nature du beau ne varie pas d’une personne à une autre, d’une culture à une autre, d’une époque à une autre. Philosophiquement parlant dire que l’art est scientifiquement étudié par l’esthétique, c’est supposer qu’il existe le beau en soi qui permet de mesurer les beautés particulières. Car Aristote enseigne que ce dont la cause varie d’un individu à une autre, d’une culture à une autre ne pas être objet de science : « il n’ y a de science dit-il que de ce qui est universel.
La question est donc :existe-t-il des critère ou un critère qui permet de reconnaître partout et toujours le beau?
Traditionnellement, les philosophes réponde affirmativement.
Pour eux le beau se reconnaît par l’harmonie des parties qui lui donnent une forme ou un contenu, par l’équilibre des parties, par la symétrie, par l’unité d’ensemble, ou alors par la perfection de l’imitation d’un modèle. Pour ces philosophes le beau est surtout dans la forme et le contenu importe peu : autrement l’art n’a pas à donner des significations, des messages. L’artiste est seulement celui qui peut donner un bel arrangement aux choses.
Après la renaissance est considéré comme beau, ce qui, non seulement a une belle forme, mais aussi et surtout ce qui véhicule un message ayant un sens. D’autres philosophes estiment ce qui est beau est ce qui produit bien et qui rapproche de Dieu. L’art a alors une fonction morale.
Pour ces philosophes qui pensent que les critères du beau sont universellement mesurables et constants, une science du beau est possible et a pour nom l’esthétique.
Pour Emmanuel par contre Kant, le beau ne se définit pas par son inutilité matérielle comme chez les anciens. Pour Kant aussi le « beau en soi » n’existe pas. Ce qui fait le beau c’est le pouvoir d’« éveiller un bonheur particulier en nous ». Est beau poursuit Kant ce qui nous « réconcilie avec nous mêmes » et avec les autres. Kant rejette toute conception intellectualiste : pour dire que ceci est beau ou laid, pour faire un jugement du goût l’homme n’a pas donc besoin de passer par une opération intellectuelle comme le fait le philosophe pour atteindre un beau en soi, un beau idéal, un modèle, un concept du beau en général, qui permettrai de mesurer les beautés particulières et imparfaites empiriquement constatables dans la nature ou dans la société. Il soutient que « Les sources du beau, du bon sont dans nous –mêmes ».Ces mots sont encore de Kant : « Quand nous disons d’un objet qu’il est beau, c’est qu’il nous plaît. » Et Kant d’ajouter encore que « La beauté en dehors de la relation avec le sentiment du sujet, n’est plus rien pour elle-même ».Il n’ y a pas de beau en soi indépendant des sensibilités individuelles.
Pour Kant donc, « il ne peut y avoir aucune règle objective du goût, qui déterminerait par concept(intellectuellement) ce qui est beau ».Conclusion : pour Kant, l’esthétique ne peut pas être une science du beau puisque varie d’un sujet à un autre, d’une culture à une autre. C’est pourquoi Kant préfère parler d’une théorie de « l’expérience esthétique. »
A quoi et à qui sert l’art ?
L’art sert toujours à représenter quelque chose ou à exprimer quelque chose. Donc l’art est d’une certaine manière est langage, un moyen pour dire ce qui est objectivement ou subjectivement. Ce que l’art représente peut se trouver dans le monde extérieur visible par tous les hommes ou dans un monde intérieur caché aux autres hommes. Mais à quoi sert cette représentation ?L’artiste peut représenter quelque chose comme par exemple un arbre, un paysage ou un visage ou un événement ou une période historique pour l’immortaliser. En ce sens nous pouvons dire que l’art permet de lutter contre le vieillissement, contre la mort et l’oubli du passé. L’art est alors témoin de son temps et l’expression de son temps, de son milieu naturel ou de son milieu social. En permettant à l’homme d’exprimer un sentiment extérieur ou des choses imaginaires qui sont dans sa vie intérieure, l’art a pour fonction de communiquer, de mettre les hommes en relation. Avec l’écriture, nous transportons Hugo de la France vers le Sénégal et nous entendons son cœur qui gémit à la suite de la mort de Léopoldine. Mais en pleurant dans « Demain dès l’aube », Hugo comme Senghor souffrant de douleur après la mort de mort de Philippe, ne se soulage-t-il pas ?En effet l’art est un moyen de soulagement, donc elle une fonction thérapeutique. On peut souffrir par exemple d’un désir insatisfait car pour Claparède « tout besoin insatisfait est la porte ouverte à une maladie ».C’est pourquoi aussi, sachant que la société a des interdits, l’art peut être un moyen pour satisfaire dans l’imagination un désir refoulé. L’artiste qui aime qui ne l’aime qui ne l’aime pas peut représenter cette femme et cette représentation est une certaine manière de la conquérir malgré elle. Dans la mesure où l’art peut faire ressortir et satisfaire les désirs refoulés, nous pouvons dire que l’art est l’espace social qui accueille sans censure les êtres qui sont emprisonnés dans l’inconscient. D’ailleurs pour les surréalistes, les grandes œuvres artistiques sont plus celles de l’inconscient que celles de la conscience. Certains pensent aussi que l’art est un moyen pour fuir la réalité de l’existence humaine. L’art relève alors de l’irresponsabilité, de l’oisiveté, du manque de sérieux. Quand l’artiste tourne le dos à la réalité naturelle et à la réalité de la vie quotidienne pour représenter un monde fictif, imaginaire et idéalisé, il peut être considéré comme un moyen de révolte, de dénonciation contre la nature ou la société. Dès lors peut-on encore dire que l’art ne sert à rien ? Pour un certain auteur, « l’art sert à rendre visible la réalité »
Où se trouve ce que représente l’art ?
La réponse à cette question divise les philosophes en deux groupes :ceux qui pensent que l’art doit imiter la réalité qui se trouve dans la nature ou parmi les hommes et ceux qui estiment qu’au contraire l’art doit être antinaturel ou créateur de ce que la nature ne connaît ou ne contient pas.
Selon Aristote l’art a commencé ses pas en imitant la réalité immédiate. Dans Poétique ,Aristote dit que « Ceux qui à l’origine avaient les meilleures dispositions naturelles dans le domaine de l’imitation engendrèrent la poésie .» Après Aristote d’autres acteurs comme Ingres soutiennent qu’il faut rester collé à la nature : « Peints dit Ingres, même si c’est du bois mort »Avant Aristote, Platon enseignait que comme le philosophe qui s’élève de la réalité apparente des choses dans le monde sensible, l’artiste aussi doit atteindre les formes parfaites de toutes choses. L’artiste imite donc les formes modèles de la réalité. Parlant de l’artiste Léonard de Vinci dit que « Le peintre fera œuvre de peu de valeur s’il prend pour guide les œuvres d’autrui, mais s’il étudie d’après les créations de la nature, il aura de bons résultats. »Les propos de Vinci signifient que la nature n’est qu’un point de départ, un lieu d’instruction et non point d’arrivée et indépassable qui fournit exclusivement à l’art sa nourriture. L’imitateur n’est pas obligé de corrigé, de rectifier, de dépasser, mais celui qui s’inspire de la nature peut dépasser la nature.
Il faut donc retenir la différence entre l’imitation comme photocopie qui ne vise que « la ressemblance avec le modèle »,qui cherche à égaler le modèle et celui qui est inspiré et qui partant du modèle peut créer autre chose.
Si l’art n’avait de but que de photocopier la réalité naturelle ou sociale comment alors expliquerait-on la survie de l’art réaliste qui se fait le témoin du monde concret, après l’invention de la photographie ? Cette question permet de soutenir la thèse contraire au réalisme artistique, à savoir celle de l’idéalisme artistique. Les artistes modernes et les théoriciens modernes de l’art reprochent aux anciens de considérer que l’activité de l’artiste doit être une imitation de la Nature. A quoi bon se demandent-ils de copier la Nature, comme tant de sculpteurs et de peintres l’ont fait ?Parmi ces critiques Hegel est particulièrement célèbre et cité. Dans Esthétique, nous lisons ses propos : « C'est un vieux précepte que l'art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote…Mais cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue » Hegel poursuit en disant que « L'homme montre mieux son habileté dans des productions surgissant de l'esprit qu'en imitant la nature. »S’il existe une beauté dans la nature et une beauté qui naît de la créativité humaine, on peut se demander laquelle de ces beautés est vraiment artistique et procure le plaisir esthétique ? Mais peut-on dire que telle œuvre est plus belle que telle autre œuvre d’art ?

CONCLUSION
Le souci du beau est une exigence universelle de la vie humaine personnelle et sociale comme le besoin de vérité est un demande personnelle et sociale de la vie humaine. L’activité de l’artiste vient répondre au besoin esthétique. Son travail consiste à reproduire ou à produire d’une belle manière des choses qui existent dans la nature ou qu’il tire de son monde intérieur qui se construit en lui au cours de son histoire dans des conditions matérielles d’existence déterminées dans une culture particulière et à une époque particulière déterminée .Mais s’il est vrai que nul artiste comme nul philosophe ne peut exister en dehors de la société, il n’est pas évident que l’œuvre d’art soit enfermé dans les limites de son temps, de la culture et de l’histoire personnelle de l’artiste. S’il est vrai que l’œuvre d’art n’est pas une œuvre de boulanger ou de maçon qui répondent à des besoins matériels donnés, il n’est pas aussi vrai de dire que l’art ne sert à rien :il est un produit multifonctionnel qui se consomme sans être détruit par cette consommation qui se fait par la contemplation à distance. Le vrai problème de l’art est de savoir s’il peut être l’objet d’une étude science qui aurait pour nom l’esthétique.

mercredi 13 mai 2009

L'ETAT





INTRODUCTION

Les hommes qui vivent dans les groupements politiques qu’on appelle société ne s’aiment pas toujours. Les animaux ne connaissent que les duels et dans un enclos de moutons les duels sont des faits rares. Les hommes connaissent les duels et les guerres. Des guerres manifestes et violentes et des guerres froides et hypocrites et mesquines. Mais pourquoi celui qui souhaite la mort physique de l’autre ou sa faillite économique ou qui aime une femme déjà mariée ou un homme déjà marié et qui peut détruire ce qu’il veut détruire ou souhaiterait voir se détruire ne le fait pas toujours ?Parce qu’il y a un pouvoir qui lui empêche de passer aux actes, et ce n’est pas seulement et pas surtout le pouvoir moral de la conscience. C’est un pouvoir particulier qui lui défend de nuire à tort, qui défend aux individus de se faire justice eux-mêmes, un pouvoir qui se charge donc d’être leur juge, qui détermine qui a tort; quantifie le tort et qui dit comment doit être réparer l’injustice commise. Ce pouvoir s’incarne dans les tribaux en prenant les apparences d’homme et de femmes habillés d’habits particulier propre à leur fonction. Mais derrière ces hommes et ces femmes, il y a un autre être invisible qui donne les textes du jugements et qui donne le pouvoir de juger et de commander ou de donner un ordre. Ce pouvoir qui permet aussi au juge de délibérer et de donner un ordre d’arrestation ou d’emprisonnement ou de mise à mort est le pouvoir politique. D’où vient ce pouvoir et qu’est-ce qui le rend nécessaire ou au moins utile ?Quelle forme ou de quelle manière et avec quel instruments et hommes opère ce pouvoir ?Qu’est-ce qui distingue ce pouvoir des autres pouvoirs au sein de la société que détiennent des hommes ou des associations d’hommes ?Peut-on dire que ce pouvoir est toujours pour le bien et le liberté de tous ?L’objet de ce cours est l’instrument principal de ce pouvoir qui a pour nom Etat.


Qu’est-ce que l’Etat ?
Expliquez et discutez le texte suivant:

« Toutes les conséquences d’un temps de guerre où chacun est l’ennemi de chacun, se trouvent aussi en un temps où il n’ y a pas de place pour une activité…ni agriculture, ni navigation, pas de connaissance pas d’art…Et ce qui est le pire de tout, la crainte et le risque continuel d’une mort violente, la vie de l’homme est alors solitaire, pénible, quasi animale et brève. »
Thomas Hobbes, Le Léviathan
La nécessité d’un ordre public pour mettre fin au désordre qui naît dans la rencontre des libertés et des passions et des intérêts individuels
Si nous laissons chaque homme avec la pleine liberté de jouir de ses forces physiques et de sa ruse, l’espace naturel ou l’espace de la société qu’ils forment serait un champ de guerre perpétuelle « de tous contre tous ».Que faire pour éviter cette situation dont personne n’est assuré de sortir vainqueur ?Il faut instaurer un ordre qui sera suivi sur toute l’étendu du territoire où se rencontre ces hommes et par tous les hommes qui y vivent.


Qui aura le pouvoir de déterminer cet ordre ?




Théoriquement il y a deux situations possibles pour déterminer et instaurer cet ordre. L’ordre public peut être déterminé à l’issue d’une discussion, d’une concertation où chacun donne son avis et à la fin de laquelle concertation un ordre adopté par l’assemblée sera promulgué comme ordre général. C’est le cas lorsque tous les hommes sont égaux puisque chacun détient un gramme de pouvoir de nuire et a une faiblesse qui fait de lui une victime potentielle. Cet ordre peut être aussi imposé par un dominateur extérieur qui imposerait des lois et des comportements aux dominés sans être gouverné lui-même par ces lois et cet ordre, en gardant sa liberté naturelle de faire tout ce qu’il veut et peut faire.


A qui appartient ce pouvoir ?






Ce pouvoir est un pouvoir impersonnel s’il est déterminé par l volonté de tous, ou par cette volonté que Jean-Jacques Rousseau appelle « volonté générale » et qui est une volonté qui veut toujours le bien de tous et qui n’est pas donc nécessairement la somme des volonté particulières qui peuvent vouloir le mal. C’est le pouvoir de tous qui s’applique sur tous et sur toute l’étendue du territoire revendiqué par ces hommes. Ce pouvoir et cet ordre peuvent être aussi le pouvoir exclusif du dominateur.
Dans tous les cas, il s’agit d’une force organisatrice, dominatrice et contraignante qui conduit les hommes et organise l’espace de leurs rencontres et de leurs activités. Le pouvoir politique est donc le pouvoir qui se forme historiquement au sein d’un groupement politique appelé société et qui contrôle l’ensemble des relations, des idées et des actions humaines.
De quoi est composé cet ordre et le pouvoir qui l’impose ?
Cet ordre est défini par des lois, des décrets, des valeurs, des sanctions, des comportements, des droits, des devoirs, etc. Le pouvoir politique qui organise toute société ancienne ou moderne est s’incarne ou est représenté matériellement et de manière vivante et agissante par des hommes et des femmes qui pensent et qui agissent en son nom. Il y a notamment dans la société modernes, des bataillons de diverses corps professionnels qui représentent ce pouvoir dans divers domaine et en différents endroits de la société. Le commissariat de police et le commissaire de police et ses agents sont tous au service de ce pouvoir. Tous ces gens peuvent être appelés des gouvernants puisqu’ils ont reçu l’ordre de commander :quand le policier ordonne de donner une carte d’identité ou une carte grise ou une vignette, ce n’est pas lui, il n’est que la voix et le bras autorisé et mandaté de ce pouvoir. Il y a derrière le commissaire de police et ses agents et son commissariat, un être plus grand et plus puissant, qui a même la capacité de faire arrêter le commissaire de police en lui inventant des fautes graves ou lorsqu’il en commet réellement dans l’exercice de ses fonction par abus de pouvoir. Cet être est la vrai source de l’autorité et du pouvoir du commissaire de police puisque c’est lui qui lui donne le pouvoir de commander.

C’est cet être artificiel que l’on appelle Etat.
L’Etat est donc une source de pouvoir appelé pouvoir politique indépendant des hommes qui sont appelés gouvernants et à qui il donne un pouvoir particulier parmi les autres hommes. C’est l’Etat qui donne le droit de commander à d’autres hommes même quand professionnellement ou physiquement ou intellectuellement ce commandeur peut être le plus médiocre de tous. L’Etat est le foyer de l’autorité politique. C’est pourquoi dans…Georges Burdeau dit que « L’Etat est le titulaire des droits et permanent du pouvoir dont les gouvernants ne sont que des agents d’exercice essentiellement passagers ».
L’Etat est l’instrument du pouvoir politique qui cherche par la raison et par la violence justifiée ou arbitraire à instaurer et à maintenir l’ordre public dans ces groupements humains que l’on appelle sociétés et où règnerait le désordre si on laissait les individus avec la liberté de penser et d’agir avec les puissances qu’ils tiennent directement de la nature ou de leur éducation.

Trois composantes fondamentales de l’Etat

Le territoire

Le territoire est ce qui donne à l’Etat une existence matérielle et une fonction spécifique :Tout Etat nous dit Max Weber « revendique le contrôle d’un territoire » et sa sécurisation externe et interne par des moyens divers. Mais il faut noter que les frontières ne sont pas figées…

Le pouvoir politique est aussi essentiel pour l’existence de l’Etat.

Le pouvoir politique est le pouvoir dont les décisions théoriques et dont les actions concernent tout le monde et l’étendue du territoire qu’il contrôle. Ce pouvoir est nécessaire car il existe d’autres pouvoirs dans la société et pour les arbitrer il faut un pouvoir général et généralisateur.
Dans l’Etat, il y a des détenteurs de pouvoirs économique comme les entrepreneurs privés dans le régime capitaliste. Il y a aussi le pouvoir des chefs traditionnels religieux ou coutumiers. Il y a aussi le pouvoir politique des syndicats, etc. Ce qui distingue le pouvoir politique de l’Etat de ces autres pouvoirs, c’est qu’ il n’y a pas de pouvoir d’une personne ou d’un groupe particulier de personnes au-dessus du pouvoir politique de l’Etat. L’Etat est au-dessus de tout et de tous dans son territoire :on ne peut le comparer qu’à un dieu parmi les homme ou à un ange, ou à un monstre tout puissant sur la vie et sur les choses. Pour caractériser ce pouvoir de l’Etat, nous disons que l’Etat est souverain, pour dire qu’il est un décideur qui ne dépend que de lui-même.




La reconnaissance et la légitimité du pouvoir politique


Il est nécessaire que le pouvoir politique soit reconnu et accepté comme autorité publique , c’est-à-dire comme source de l’ordre public. C’est pourquoi depuis les philosophes du Moyen-Age, la nécessité du consentement n’a cessé d’être affirmée. En principe ou théoriquement, ceux qui sont gouvernés s’engagent par un pacte écrit ou non écrit à reconnaître l’autorité de l’Etat et du prince qui le représente et à lui obéir. Mais nous voyons aussi que le prince ou le président s’adresse aux gouvernés dans un serment de fidélité à la mission pour laquelle il est élevée en tant que représentation du pouvoir politique. En clair, il y a un pacte de soumission ,un contrat de conformité à un ordre, à des devoirs et à des droits qui lient gouvernés et gouvernants.

Ne pas confondre l’Etat et la nation


Pour les uns, la nation est une communauté objective fondée sur la race, la langue, la religion etc... Pour les autres comme Renan, la nation est subjective :elle ne repose que sur le désir de vivre ensemble, quelles que soient la race, la langue, la religion…Dans tous les cas, la nation est une condition nécessaire de l’Etat, puisque l’Etat suppose des hommes, une langue, etc.
En résume, retenons que l’Etat, c’est à la fois un territoire, un pouvoir politique et une population qui peut, elle-même, comprendre plusieurs nations. Si l’un de ces trois éléments constitutifs disparaît, l’Etat n’existe plus et la protection de la population n’est plus assurée. Il faut retenir cette différence entre l’Etat qui est une abstraction politique et la nation qui est un fait social.
Des fondements de l’autorité et de l’obéissance

Un auteur moderne comme Max Weber a analysé les conditions qui font que les gouvernés acceptent d’obéir à l’autorité d’un homme qui n’est pas un fonctionnaire de l’Etat ou à une autorité étatique. Ceux sont les raisons de cette obéissance qu’il appelle fondement de la légitimité du pouvoir ou de l’autorité. Chaque forme d’autorité a un nom selon son origine. L’ « autorité traditionnelle de l’éternel hier » est celui par exemple dont jouissent les marabouts au sénégal. On reconnaît l’autorité de descendant de Serigne Touba, non pas seulement à cause de sa personnalité réelle, mais à cause d’une croyance et d’une image héréditaire. L’ « autorité charismatique » est celle qui repose sur la croyance selon laquelle il existe des grâces ou des dons particulier ou des pouvoirs particulièrement remarquables et pas répandus que dieu ou une autre source supra humaine. C’est cette grâce qui fonde l’autorité des « prophètes ».Enfin, Max Weber appelle « autorité rationnelle légale », cette confiance, cette reconnaissance d’un pouvoir qui est justifié par un savoir ou un savoir faire professionnel acquis par une formation validée par une institution reconnue. Tel est le pouvoir de l’avocat, de l’ingénieur ou du philosophe sorti des universités ou des écoles de formation modernes de la rationalité. Il faut noter que les gouvernés n’obéissent pas aux hommes et aux femmes qui gouvernent mais à l’Etat et aux lois.
Des régimes politiques

Aristote distinguait trois formes générales pour l’Etat selon deux critères fondamentaux :le nombre de personnes qui représentent le pouvoir politique et qui gouvernent et la poursuite de l’intérêt général ou de l’intérêt particulier par ceux qui gouvernent. Lorsque le pouvoir politique est entre les mains d’un seul homme ou d’une seule femme, et que son exercice du pouvoir vise le bien général, Aristote dit que nous sommes dans un régime monarchique. Quand une seule personne gouverne en poursuivant des intérêts égoïstes pour lui- même ou pour d’autres particuliers en excluant les autres, nous sommes dans la tyrannie. Quand l’autorité politique est entre les mains de quelques hommes qui gèrent en vue du bien pour tous et pour la cité, Aristote parle d’aristocratie ou gouvernement par les meilleurs, par l’élite économique ou intellectuelle ou religieuse, etc. Par contre si cette minorité gouverne dans le sens de son seul bien, nous sommes dans l’oligarchie, le gouvernants des plus forts ou des plus riches qui écrasent les autres. Enfin, quand c’est tout le monde qui gouverne et que chacun cherche non pas seulement son bien personnel mais le bien commun, nous sommes dans un régime constitutionnel. Dans le cas contraire nous sommes dans la démocratie. On notera donc que pour Aristote la démocratie n’est pas seulement le gouvernement de tous par tous et pour tous.
Penser l’Etat et la politique à partir de la nature profonde de l’homme

La plupart des théoriciens la politiques font un lien entre leur conception de l’activité politique et de l’Etat et la nature de l’homme, c’est-à-dire avec les caractéristiques les plus répandues de l’homme. Certains comme Hobbes disent que l’homme n’aime pas son semblable et cherche toujours à le détruire même avec son sourire. Dès lors, la seule question qui importe pour rétablir l’ordre est de savoir :avec quel moyen efficace. Le seul moyen répond Hobbes pour arrêter la méchanceté ou la violence c’est de lui opposer une méchanceté et une violence supérieure. En conséquence l’Etat doit être fort et craint. L’Etat doit inspirer la terreur et rappeler toujours son pouvoir et sa disposition sans exception de donner la mort sans même se justifier. Ce qui compte c’est l’efficacité. Machiavel est du même avis que Hobbes, peut importe pour l’homme qui veut prendre le pouvoir politique étatique ou qui veut le conserver, de se demander est-ce que ceci ou cela est moralement bon mou mauvais, est-ce que Dieu interdit cela ou ceci comme moyen ou comme méthode pour parvenir au pouvoir. Mentir, tuer, intégrer une secte de sorciers anthropophage ou de francs maçons ou une confrérie pour arriver au pourvoir ou tuer ses ennemis pour conserver le pouvoir, tout cela est permis dans l’espace politique de Machiavel. Selon Machiavel, l’Etat ou le prince peut utiliser tous les moyens pour réaliser sa fin ou pour atteindre son but. Machiavel pense ainsi car selon lui, l’homme ne saurait jamais renoncer à ses intérêts particuliers sans une contrainte extérieure. L’Eta doit être un art qui use de la cruauté s’il le faut ou de la ruse si les circonstances le demandent. Par contre chez Rousseau qui pense que l’homme est né en dehors des chaînes de l’esclave et au milieu de l’abondance et de la paix, tout Etat qui le priverait de sa liberté et qui le contraindrait à vivre dans la rareté et dans la dépendance est illégitime. L’Etat doit être juste et ce qu’il fait doit être déterminé par tous.
Aujourd’hui, dans la typologies des régimes politiques, on parle de régime autoritaire, de régime totalitaire ou de régime démocratique. Le régime autoritaire ne permet pas la critique mais admet que l’on puisse ne pas être d’accord avec sa politique. Le régime totalitaire n’accepte pas la critique et exige que tout le monde soit d’accord avec sa politique.
Des qualité pour bien gouverner ?
Platon estime que tout le monde ne devrait pas être le détenteur du pouvoir politique. Il y aurait donc selon des dispositions naturelles ou acquises qui prédispose l’homme à l’art du commandement politique. Pour que la bonne gouvernance soit le principe et un fait dans la cité ou dans l’Etat, il faut des hommes ou des femmes qui aiment la vérité, qui savent entendre la justice et qui ont le courage de l’appliquer à tous et de se l’appliquer à eux-même. Platon affirme que ces dispositions particulières sont installées progressivement par l’amour de la philosophie et de la sagesse vers laquelle elle conduit.

L’Etat est-il un arbitre neutre ?

Les partisans de la théorie marxiste de l’Etat disent que l’Etat n’est pas une infrastructure, c’est-à-dire quelque chose de premier mais qui est l’ombre de quelque chose d’autre de plus difficile à voir et dont il n’est que l’instrument ou l’effet. L’Etat disent-ils, est qu’une superstructure, un instrument au service de quelque chose, un moyen pour réaliser un projet. Cet instrument est construit par les bourgeois et pour les bourgeois contre leur classe ennemie, la classe des prolétaires ou celle des pauvres. La bourgeoise qui domine les rapports de production puisqu’elle est la propriétaire des moyens de production que sont les terres, les usines, les capitaux, est la même classe qui domine aussi l’Etat. Elle instrumentalise, utilise le pouvoir politique pour accroître sa propre emprise. Selon les théoriciens marxistes de l’Etat, il existe dans le domaine de la production, une évolution et un changement dans l’infrastructure, c’est-à-dire dans les forces productives. Ce changement dans les forces de production parmi lesquels ont peut noter la formation intellectuel croissante de « l’armée du prolétariat » introduit changement dans les rapports entre l’Etat et les travailleurs. "Au cours de l’histoire, les intérêts de la classe dominante ne correspond plus aux intérêts des travailleurs. Le décalage continuant de s’accroître, au point de devenir insupportable, la révolution éclate. Ainsi entendue, la révolution est le moyen de réadapter la superstructure à l’infrastructure et même de supprimer la première. En effet, l’Etat prolétarien apparaît et, après une phase transitoire destinée à transformer les rapports de production de façon radicale, il est amené à disparaître au profit de la société communiste auto-gérée. "
CONCLUSION
Il y a peut-être des hommes et des femmes qui, par une grâce particulière de la nature ou par le génie d’une éducation, essayent de vivre en s’évertuant à lutter contre le mal en faisant du bien leur arme. Mais ni la nature ni la société n’a fait que ces hommes soient les plus nombreux. La méchanceté, la soif du pouvoir, l’obstination à satisfaire ses besoin, l’égoïsme et la tricherie semblent être les caractères réels les plus répandus chez les hommes. Il faut donc un ordre qui émane d’un pouvoir plus fort que tout autre pouvoir particulier pour que la vie sociale soit possible. L’Etat est le dépositaire de ce pouvoir. Mais l’Etat n’est qu’une arme et comme toute arme il faut au moins un homme qui la déclenche et qui l’oriente. L’arme cet arme qui donne en même temps la vie et la mort et qui tantôt est chargée des balles de la vie et tantôt des balles de la mort, tantôt tirant pour les hommes et d’autres fois contre les hommes qu’il prétend protéger.
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dimanche 3 mai 2009

Qu'est-ce que la philosophie?

INTRODUCTION
La philosophie est vue en générale sous trois visages qui se succédèrent au cours de l’histoire de la pensée. Elle peut être vue à travers Socrate comme une réflexion critique, comme une attitude pratique ou un art de vivre fondé en raison chez les penseurs de la période hellénistique comme Marc-Aurèle ou Épictète parmi les stoïciens, ou comme une métaphysique ou science de l’être en tant qu’être par opposition au paraître avec Aristote. Dans tous les cas, elle signifie étymologiquement « amour de la sagesse », donc amour de la vérité et de la justice et amour de bien vivre. Comme le mythe, elle est venue pour répondre au besoin de vérité qui s’exprime en tout homme, dans toute société et dans toutes les époques de l’histoire de l’humanité.
I.Le contexte de son émergence
Dans Les origines de la pensée grecque, Paris, P.U.F, 1962, et dans Mythe et pensée chez les Grecs, Paris, Ed. Maspero, Rééd. 1971, Vol. II, JP Vernant, établit un lien entre l'émergence de la « polis » et l'émergence de la philosophie dans la cité grecque. La « Polis » est une organisation sociale dans laquelle le pouvoir est partagé entre les citoyens. Les lois ne viennent donc plus d'en haut (du roi, du tyran, de l'aristocrate). Il faut les discuter, et en décider en fonction d'intérêts collectifs. Elle fut à l'origine de grands changements dans tous les domaines de la vie. Avec l’avènement de la « polis » on assiste à la création de nouvelles constitutions, à la critique de la tradition, à savoir, de l'ancienne forme d'organisation politique caractérisée par la manière de prendre les décisions : les décisions sont prises par des aristocrates, dans le secret. Cet ancien ordre politique est aussi caractérisée par l’éducation morale et militaire :il n’ y a pas de place à la parole, si ce n'est à travers la récitation des poèmes traditionnels portant sur les origines mystérieuses de la ville. La polis entraîne l’apparition d'une nouvelle forme d'organisation politique qui est la démocratie. La démocratie grecque est caractérisée par le fait que les décisions sont prises par l'ensemble de la collectivité, et en public, donc après l’examen des propositions faites au peuple par la conscience. Dans ce contexte de libre expression et de libre examen de la pensée, une grande place est accordée à la parole qui est la forme la plus vivante et la plus directe du langage humain. La parole est importante dans la démocratie qui reconnaît la diversité des opinions et des choix pratiques ,il faut savoir parler et convaincre une assemblée, influencer les décisions. L’importance de la parole ou du discours rationnel portera son influence sur la manière de penser et d’expliquer les phénomènes du monde Les premiers écrits " philosophiques " apparaissent et on assiste à l’abandon progressif du mythe comme mode d'explication et de compréhension du monde et de la société, notamment avec Ecole de Milet. C’est dans ce contexte aussi que la rhétorique fit son apparition avec les sophistes. C’est également dans ce contexte qu’apparaît Socrate que nous connaissons grâce à son disciple Platon qui apparaît comme l’administrateur de ses pensées en les restituant dans différents dialogues autour de sujets et avec un personnage qui l’interroge sur la science, sur la vertu, sur le beau, sur la politique, etc.
La philosophie est donc une nouvelle manière de penser qui est apparue dans la Grèce antique en marquant sa rupture avec la manière d’expliquer ce qui se produit dans le monde par le mythe ou par la religion, à la suite de l’avènement de la Polis qui instaura la démocratie et entraîna des transformations radicales dans l’organisation sociale, des relations entre les hommes et des relations entre les hommes et les institutions sociales et qui donna à la conscience réfléchie, la raison et à parole une puissance nouvelle dans la vie humaine des peuples et des individus. Quelles sont les marques spécifiques de cette nouvelle manière de penser ?La philosophie est l’amour de la vérité et du commandement justifié par la raison humaine. Avec la naissance de la cité grecque, la parole n'est plus le mot rituel, la formule juste, mais le débat contradictoire, la discussion, l'argumentation. Autrement dit, il ne suffit plus que cela soit dit par l’autorité politique, religieuse ou familiale ou académique pour que cela soit juste. Le public n’est plus considéré comme un simple « troupeau humain »enfermé dans un enclos de certitude et de repos qui paisse à n’importe quelle pâture. Les consciences individuelles et les consciences du public auquel s'adresse la parole est considéré comme à un juge qui décide en dernier ressort, à mains levées( dans les petites assemblées), entre les deux partis qui sont dans une confrontation théorique. Désormais la discussion, l'argumentation, la polémique deviennent les règles du jeu intellectuel, comme du jeu politique. La pertinence et la valeur des lois et celle des commandements ne s'imposent plus par la force d'un prestige personnel ou religieux. Les lois et les commandements indiqués ou proscrits doivent être démontrés et leur rectitude mise à jour dans toutes les consciences par des procédés d'ordre dialectique.
II .Des premiers philosophes en Ionie dans la Grèce antique : Thalès ,Anaximandre ,Anaximène ,Héraclite, Anaxagore, Diogène d'Apollonie, qui suivit les traces d'Anaxagore, et Archélaüs de Milet qui fut un des maîtres de Socrate.
La caractéristique de ces penseurs est qu’ils s'interrogeaient sur l'origine du monde, sur sa composition. On les appelle les " philosophes de la nature ", du fait qu'ils s'attachent essentiellement à la nature et aux phénomènes naturels. Ils voulaient comprendre et expliquer aux autres les changements perpétuels qu'ils avaient sous les yeux. Le dénominateur commun entre ces philosophe est la certitude selon laquelle il existe une substance unique à l'origine du monde. Ils s’opposent à la question de savoir quel est cette substance première qui donna naissance au reste du monde naturel.
Ce qu’il faut noter et qui est original dans la pensée des milésiens, c’est leur intention et leur effort intellectuel pour descendre du chemin du mythe comme voie ou forme d’explication de la nature. C'est pourquoi certains auteurs disent que l’école de Milet est la foyer duquel la " raison grecque "prit naissance et commença à chercher les éléments structurels de l’architecture du monde. Abandonner le mythe, c’est arrêter d’expliquer les phénomènes qui se produisent dans le monde en attribuant leur existence à des personnages surnaturels, à des dieux dont on ne peut déceler les traces dans les faits et dont on ne peut établir des liens théoriques nécessaires avec les faits dont ils seraient producteurs. En effet, cette école chercha à établir un système de physique pour remplacer les anciennes cosmogonies mythologiques, et à déterminer l'état primitif des choses, ainsi que leur principe dans l'ordre matériel.

III.Caractéristiques de l’esprit et de la pensée philosophique

Dans l’esprit des milésiens donc, raison s'oppose donc avant tout, à mythe, en tant que les deux désignent deux voies pour accéder à la vérité ou à la mesure des choses. C’est pourquoi aussi, en tant que fille de la raison, la philosophie c'est avant tout la raison parce qu'elle s'oppose à la religion et au mythe. La philosophie s'oppose aussi à la tradition car la tradition est toujours répétition et donc revalorisation de quelque chose qui a toujours été posée là par d’autres et que nous ne comprenons pas nécessairement dans sa raison d’être, même si nous maîtrisons les actes et les comportements qui sacralisent cette tradition, cet éternel hier qui refuse de mourir comme toute chose sinon qui refuse d’être dévalorisé et oublié. Les exigences de la pensée philosophique apparaissent chez Parménide d’Elée. Dans son Poème, il met en scène une Déesse qui révèle à tout homme la voie du Vrai. Cette Déesse lui enseigne aussi que la Vérité exige d'être démontrée et mise à l'épreuve de la réfutation.
Comment s’assurer qu’un pensée est vraie ?
Selon la nouvelle manière de penser, ce qui compte dans l’explication du monde ou dans l’explication de l’existence d’une partie du monde naturel ou du monde humain, ce n'est pas le résultat, mais la manière de procéder, la manière d’organiser les choses par la raison. C’est ce qui caractérise la pensée rationnelle. L’esprit philosophique en tant que spécialiste dans la pensée rationnelle, se soucie d’abord sinon exclusivement ou alors plus, de sa propre cohérence interne que de son accord extérieur avec les faits sur lesquels s’applique la raison. Dans son travail, l’esprit philosophique construit d’abord des concepts, et à ces concepts il donne des contenus, des propriétés universelles constantes. Entre ces concepts il met des connecteurs logiques qui représentent des relations nécessaires. Ainsi le discours philosophique apparaît comme un édifice théorique fait d’ un ensemble de concepts liés les uns aux autres par une chaînes de relations nécessaires, un édifice qui est verrouillés contre toute attaque du monde extérieur.

IV. Qu’est-ce que la cité et l’homme peuvent attendre de la philosophie ?
Dans la polis où la démocratie devient la règle du jeu aussi bien dans les discussions théoriques que dans les affaires politiques, comme dans les affaires économiques, les passions et les intérêts peuvent être divergents et se heurter. La cité et les acteurs ont besoin alors d’arbitre. On peut légitimement attendre du philosophe qu’il joue le rôle d’arbitre, celui qui sait départager les conflits de tout genre. Cette fonction peut lui être attribué si on s’en tient à sa profession de foi :la philosophie est étymologiquement, amour de la sagesse. Dans sa forme théorique, cette sagesse repose avant tout sur le pouvoir de discernement, sur le pouvoir de remonter par la raison jusqu’à la cause dernière ou ultime des faits examinés. Sur le plan pratique, cette sagesse s’incarne dans une certaine manière de vivre qui est guidée par la raison, par la vérité et par la justice. La philosophie a joué aussi ce rôle car, les premières formes de législation, les premiers essais de constitution politique sont venues des anciens sages et philosophes grecs. Aujourd’hui encore, on identifie la philosophie à un réflexion critique, à une manière de vivre ou à une éthique assez originale et à une connaissance de l’être en tant qu’être ou métaphysique,
1.La philosophie comme réflexion critique
C'est de l’enseignement théorique que Socrate dispensa dans les rues d’Athènes et de l’enseignement qu’il donna face à son attitude devant la mort et l’injustice des magistrats des tribunaux de son pays sous la démocratie que la philosophie va prendre une nouvelle identité, une nouvelle forme et un nouveau contenu et une nouvelle méthode de recherche de la vérité.
Avec Socrate, personnage toujours présent dans les dialogue de son disciple Platon, la philosophie n’est pas ce lieu où certains hommes détiennent la vérité et qui sont capables de répondre à toutes les questions. En philosophie, nous ne sommes pas non plus dans l’espace d’un « dahiras » où on apprend et récite des versets divins ou venant de sages confirmés par Dieu sans aucune possibilité d’y trouver une inclination à redresser. Mais dans l’espace de la philosophie toute les questions peuvent être posées, pourvues qu’elles soient bien formulées pour espérer être traitables par les agents de la raison et de la pensée rationnelle. La philosophie ne livre pas un savoir positif. Avec Socrate, elle est avant tout réflexion critique sur ce que nous savons déjà, sur ce que nous croyons spontanément savoir. C’est pourquoi elle est perpétuelle remise en cause.
D’une autre manière plus positive, la philosophie se définit comme une tentative pour comprendre les principes généraux et les idées qui se cachent derrière les divers aspects extériorisés de la vie. C’est la raison pour laquelle on peut diviser son espace en en autant de domaines qu'il y en a dans la vie : il y a une philosophie de la religion, de l'art, du droit, des affaires même, etc. Aujourd'hui, elle s'intéresse plus particulièrement à la personne, l'éthique, l'intelligence artificielle.

La philosophie politique par exemple pose des questions au sujet de la justice et de l'égalité, au sujet de savoir comment un Etat devrait être organisé, et au sujet de savoir ce que signifient des idées telles que la démocratie. Elle essaye de comprendre quel est le but de l'entreprise politique.
La philosophie se posent toujours ces questions:que voulons-nous dire par ces mots?(qu’est-ce que… ?) Comment pouvons-nous savoir si c'est vrai? Quelles sont ses implications?On peut dire à partir de ces questions fondamentales, que la philosophie a pour but en général la clarification :celle des pensées, des concepts, et du sens du langage. Philosopher, c'est penser clairement et de façon précise. C’est pourquoi aussi la majeure partie de la philosophie est donc concernée essentiellement par le langage. D'ailleurs, certains philosophes considèrent leur tâche comme essentiellement linguistique :ce sont les philosophes analytiques, mouvement anglo-saxon né au début du XXe siècle, avec Wittgenstein et Russell.

2.La philosophie comme art de vivre
L’homme de a période hellénistique demande à la philosophie des réponses concrètes: la philosophie comme art de vivre
On appelle période hellénistique, la période pendant laquelle la culture grecque, grâce à la fondation de l'empire d'Alexandre mort en 323 avant JC, s'étend dans les pays méditerranéens. Parmi les conséquences de cette extension du foyer grec, il faut noter les luttes entre les successeurs d’Alexandre Le Grand et les guerres entre les grandes cités grecques qui se détruisent. Il faut noter aussi l’affaiblissement et la mort silencieuse de l’ancienne cité petite cité grecque agonise qui se perd dans les grands Etats centralisés. Dans ces changements l'individu se sent désorienté. Il s’interroge dans sa solitude : quel parti prendre? comment choisir sa vie?Ne sentant dans l’immensité de l’Etat ,la chaleur de la cité dont les limites étaient aussi réelles que les côtes d’une gouvernante, il préfère se replier sur lui-même que de s’attacher à un Etat abstrait qu’il ne voit pas et à des citoyens qu’ils ne voient jamais. Devant lui, il y a la philosophie. La philosophie de ce temps n'est pas théorique : « il faut d'abord trouver des réponses pratiques, des règles de conduite, et une sagesse pour la vie quotidienne. Ce qui compte, c'est l'organisation de l'existence. La philosophie vise alors l'utile dans le champ de la vie. » Comment trouver le salut? Le stoïcisme, l'épicurisme, et le scepticisme, se proposent le même idéal : pour parvenir au bonheur, le sage de l'époque hellénistique décide d'acquérir l'indépendance de l'esprit. Dans le malheur de la réalité, dans ce monde où tout se désagrège, il doit être impassible, indifférent, imperturbable. Il ne pâtira de rien, ne s'attachera à rien. Seule compte désormais la liberté de l'esprit. Le maître mot des philosophes hellénistiques, c'est l'ataraxie",c’est-à-dire, l'absence de trouble et l'indifférence de l'esprit. Epicure souffrira sans se plaindre des atroces douleurs de ses calculs de la vessie, le sage Epictète se laissera briser les os sans murmurer, et le sceptique Pyrrhon supportera sans sourciller une cruelle opération. Tous trois recherchent l'équilibre d'une âme que rien ne peut troubler, et restent parfaitement sereins en toutes circonstances. Liberté et béatitude sont leur unique but. Bref : tous veulent bâtir, dans un temps agité, une citadelle abritée par la pensée. Etre philosophe, c'est professer un mode de vie différent des autres hommes, après une conversion qui opère un changement radical de la vie. Ce qu'un philosophe recherche avant tout, c'est à améliorer son caractère.
Ce n'est nullement un personnage qui écrit des livres de philosophie, mais
qui mène une vie philosophique. Ainsi, des hommes d'Etat ont été philosophes, comme Marc Aurèle.
- « Il y a des choses qui dépendent de nous et d'autres qui ne dépendent pas de nous. Ce qui dépend de nous, c'est la croyance, la tendance, le désir, le refus, bref tout ce sur quoi nous pouvons avoir une action. Ce qui ne dépend pas de nous, c'est la santé, la richesse, l'opinion des autres, les honneurs, bref, tout ce qui ne vient pas de notre action. »
- « Ce qui dépend de nous est, par sa nature même, soumis à notre libre volonté; nul ne peut nous empêcher de faire ni nous entraver notre action. Ce qui ne dépend pas de nous est sans force propre, esclave d'autrui; une volonté étrangère peut nous en priver. »
-« En conséquence, dès qu'une chose te semble douloureuse, songe à objecter aussitôt : "c'est une idée que je me fais, ce n'est pas du tout en réalité ce que cela paraît être". Ensuite, étudie cette chose, juge là à la lumière des principes que tu t'es donnés, et de celui-ci surtout qui est le premier : est-ce que cela fait partie des choses qui dépendent de nous ou non ? Et si cela fait partie des choses qui ne dépendent pas de nous, qu'il te soit facile de dire : "cela ne me touche pas".
Epictète, Manuel, § 1, ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous
3.La philosophie comme connaissance métaphysique
La différence entre physique et métaphysique ou plus généralement entre science et métaphysique réside essentiellement dans la manière d'arriver au résultat, de le prouver. C'est par le pouvoir de la seule raison que le philosophe-métaphysicien prétend dire comment est le monde. Par contre, le scientifique a toujours recours à l'expérience, aux faits observables. Les preuves de la science ne sont pas seulement de nature logique ou mathématique, mais expérimentales, concrètes, vérifiables par les faits qui sont généralement mesurables par des chiffres et dont la mesure fait appel à des instruments. La métaphysique est un genre de discours qui prétend dire comment est le monde véritablement, au-delà des apparences. Elle est un discours sur ce qui est au-delà du sensible. De manière plus spécifique, elle est un discours sur l'âme, le monde, et Dieu. La connaissance métaphysique se présente souvent sous la forme d’un système, c’est-à-dire sous la forme d’un discours qui prétend englober la totalité de l'expérience.
Dès l'origine, avec Platon et même avec les présocratiques, la philosophie avait pour ambition de connaître la vérité. Elle avait alors un objet, une cible spécifique : l'Etre, la réalité en elle-même ou en soi qui se trouve au-delà des apparences qu’elle prend dans l’histoire et dans les sens ou dans l’opinion mal éclairée.
C’est cette notion d’Etre en soi, de réalité pure et indépassable qui permettait à Socrate de critiquer le relativisme des sophistes qui enseignaient avec Protagoras que « l’homme est la mesure de toute chose »Avec Aristote, la philosophie atteint son sommet dans la métaphysique en tant que science du suprême connaissable, « science de l’être en tant qu’être »
C'est Kant qui le premier a innové la critique de la métaphysique, dans son œuvre, La critique de la raison pure (1781).Il affirme ce qui suit contre la métaphysique :« On ne peut rien dire concernant le monde par les vertus de la seule pensée », « On ne peut rien dire de ce qui va au-delà de ce dont on peut faire l'expérience, c’est-à-dire de l'essence cachée des choses »C’est en ce sens que Kant dit que la métaphysique est un véritable champ de bataille : tous les philosophes se contredisent, et n'arrivent pas à s'entendre. Il se demande alors si cela ne serait pas dû au fait qu'elle est un mode erroné de connaissance, et va se poser la question de ses conditions de possibilité. Le vrai problème de la métaphysique est pour Kant, celui de savoir jusqu'où la raison peut fonctionner, en dehors de l'expérience. Ainsi il formule la question : « la question est de savoir quels résultats il m'est permis d'espérer avec la raison, quand me sont ôtés toute matière et tout concours de l'expérience » ou encore :"La question principale est la suivante : "que peuvent et jusqu'où peuvent connaître l'entendement et la raison indépendamment de l'expérience? »
Kant s'appuyait sur les acquis de la science newtonienne; sa critique de la métaphysique était donc la conséquence inévitable d'une révolution majeure dans l'histoire de la pensée, qui a commencé dès le 17e avec Galilée : à savoir, la naissance de la science, de la méthode expérimentale. En effet, c'est en comparaison avec la science que la métaphysique ne voulait plus rien dire, puisqu'elle prétendait faire la même chose qu'elle, c’est-à-dire, donner un savoir positif sur l'expérience, mais, sans les méthodes qui font la validité d'une science. Mais la métaphysique est-elle pour autant morte aujourd’hui ?
CONCLUSION
La philosophie n’a pas totalement sorti l’homme des ténèbres de l’ignorance et n’a pas assouvi son besoin de vérité. Au contraire, on aurait pu dire, vu la diversité des réponses que les uns et les autres donnent face au même fait, que la philosophe rend la vérité plus difficile à atteindre qu’elle ne permet de la saisir. Si ce n’est pas le cas, la philosophie en donnant le primat à la subjectivité et à la cohérence interne du discours et en refusant une confrontation avec les faits, rend la vérité trop légère et parcellaire, chaque homme étant porteur conscient ou non d’une vérité personnelle. Mais parler ainsi de la philosophie serait lui faire un mauvais procès et lui rendre un hommage non conforme à ce qu’elle a apporté dans la conquête de la vérité. En créant le concept et en créant un modèle de rationalité et diverses voies d’analyse du réel, elle a permis à la science d’exister et d’apporter un plus de visibilité dans la théorie. Ce qui reste sûr, c’est qu’il n’y a nul part d’homme et encore moins de peuple chez un être qui ne s’interroge pas, qui se remet en cause et remet tout en cause avant d’adhérer. La philosophie est immortelle parce que l’homme est mortel.

samedi 25 avril 2009

Sur la science

L'une des activités les plus visibles,les plus permanentes et les plus répandues de l'homme consiste à travailler pour accumuler des richesses matérielles.Mais il est aisé de constater que l'histoire de l'homme est aussi une gigantesque entreprise de rationalisation du réel,aussi bien au sein de la nature qu'au sein de la culture. Si l'homme est condamné, en vertu de sa nature évolutive de travailler pour survivre, il est également condamné par la conscience et la raison qui l’habitent à chercher à connaître et cette connaissance n'est pas moins vitale que l'acquisition des biens matériels. Car il ne suffit pas de bien manger et de bien boire et d'être physiquement en bonne bonne santé pour être en équilibre ou de se sentir à l'aise dans le monde. Nous pouvons dire avec beaucoup de chance de n'avoir pas tort,qu'il est plus probable de supposer la fin du monde ou la disparution de l'homme sur terre à cause de son ignorance ou de son savoir qu'à la suite d'une carence alimentaire.
Le besoin de vérité est un besoin vital et universel. Il semble être le plus difficile à satisfaire à cause de la nature de ce qui en l'homme l'éprouve:la raison dont l'une des marque fondamentales est de d'entrer toujours en conflit avec elle-même. Depuis que la conscience humaine a eu l’intuition de l’existence d’un certain ordre dans le monde et que la raison humaine s’est sentie désignée pour éclaircir cet ordre,l'homme n' a cessé de fournir des explications diverses,complémentaires ou contradictoires sur divers phénomènes qui se manifestent dans la nature ou dans la société humaine.
Le mythe, la philosophie et la science et d’autres discours qui visent à rationaliser le réel sont des conséquences nécessaires de la présence de la conscience et de la raison humaine dans le monde.Cette entreprise de la raison humaine est plus nécessaire que toute autre que l’humanité pourrait entreprendre car, tout laisse à croire que la conscience et la raison humaine sont venues au monde pour y chercher quelque chose de vitale.
Quels sont les effets de cette entreprise sur le monde ?
Alors que le monde garde la même image et la même transparence dans la conscience animale, tout, dans la nature et dans la vie sociale semble changer de visage dans les théories philosophiques et scientifiques qui se succèdent au cours de l’histoire de la conquête des secrets ultimes du réel en gagnant de plus en plus de transparence dans les miroirs de la raison humaine. Ces théories philosophiques et scientifiques étant comparables à des miroirs construits par la raison humaine où les hoses et les hommes viennent se mier et déposer leur images,il est logique de s'attendre à ce que la manière de se définir et celle d'être de l'homme au sein du monde soient affectées par les images qu'il perçoit au sein de ces miroirs des êtres.
De tous ces miroirs, ceux de la science semblent être les plus fidèles c'est-à-dire les plus proches de la réalité, les plus aptes à présenter ce qui est aujourd'hui et ce qui pourrait être dans le futur dans la plus grande transparence.Pourtant,malgré cette crédibilité de la science à travers la proximité de ses théories de la réalité, il me semble qu'elle soit porteuse d'une certaine marque de subjectivité dans la représentation du réel, puisqu'un même objet, un même fait, nous le savons avec Augustin Fresnel et la théorie ondulatoire de la lumière,peut avoir des images diiférentes dans les faces multiples du miroir de la raison humaine.
Quelles sont les fondements de la crédibilité de la connaissance scientifique et quelles peuvent être les raisons de l'évolution des concepts scientifiques au cours de l'histoire de la pensée?S'il est indéniable que la science a dissipé d'épais brouillard qui enveloppaient l'existence du monde naturel et celle du monde culturel entre le rationnel et l'irrationnel, entre le nécessaire et l'unversel et le pariculier,n'est-il pas aussi vrai que la science en s'alliant à la technique peut replonger les hommes dans de terribles brouillards existentiels ? Par ailleurs, en dépit de toute la considération qu’il sied d’accorder aux soldats de la science et de la technique, peut-on partout et toujours les appeler au secours par couvrir la demande de satisfaction du besoin de vérité et de la satisfaction tout court que l’homme cherche depuis la terre en considérant que toute démarche qui ne suit pas sa cadence est irrationnelle et douteuse comme ?

LA LIBERTE

LA LIBERTE
Il est nécessaire que l’homme soit libre. Car si l’homme pense, parle et agit sans être maître de ce qu’il pense ou de ce qu’il dit et fait individuellement et collectivement, tout est permis et rien n’est à craindre puisque personne n’est responsable de rien. La liberté est une composante nécessaire pour la définition de l’homme en tant qu’être moral et être responsable et être de justice. C’est sans doute la raison pour laquelle la plupart des philosophes ont cherché à identifier son essence, ses conditions de possibilités, ses formes et ses enjeux. Mais comment reconnaître à l’homme cette liberté si le monde est ainsi que le pense le physicien Laplace et d’autres, un ensemble de choses, d’êtres vivants et d’évènements liés de manières nécessaires les uns aux autres dans un système administré par un déterminisme universel ?Comment concevoir cette liberté nécessaire à l’existence humaine personnelle et sociale si nous admettons avec les grecs, notamment avec Sophocle, cette puissance invincible qu’on appelle destin qui agit contre la volonté d’ Œdipe et celle de tout homme ? Apparemment, il y a une incompatibilité conceptuelle entre liberté et déterminisme et entre liberté et fatalisme. Cependant, si Œdipe n’a pas échappé au destin, peut-on dire qu’il n’essaya point d’échapper au fait annoncé par le devin en décidant de quitter la cité qu’il croyait être le lieu de réalisation des faits indésirables puisqu’il pouvait se résigner et rester sur place en attendant son sort ? Dans ce choix d’ Œdipe , dans sa décision de partir ailleurs pour échapper au destin, dans cette lutte contre ce qui fut annoncé, comme dans la situation de Sisyphe qui recommence la même action en sachant qu’il ne va jamais réussir à montrer sur le sommet de la montagne avec le rocher des dieux qui le condamnèrent à cette tâche, puisqu’il ne saurait vaincre les dieux et rester homme, ne peut-on n’est- pas voir la plus forte, la plus belle expression et la plus haute signification de la liberté humaine ?

vendredi 17 avril 2009

LA CONSCIENCE ET LA VIE

LA CONSCIENCE


SUJET I: La conscience réunit les êtres vivants en une seule famille et les divise au sein de celle-ci.
Qu’en pensez-vous ?

INTRODUCTION

D’après son origine latine "cum scire", le mot conscience désigne toujours un pouvoir de savoir. Savoir peut signifier pouvoir reconnaître oui identifier quelque chose en utilisant un moyen spécifique,par exemple les organes des sens . Nous pouvons voir que les policiers se font aider par des chiens dans certaines recherches, comme par exemple quand ils traquent les vendeurs de drogue. Donc le chien est doté d’un pouvoir de savoir quelques objets ou êtres du monde dont il détecte quelques éléments caractéristiques,les enregistre et dont il se souvient. Si nous acceptons ce qui vient d'être posé,alors il n' y aurait aucune résistance pour accepter que "la conscience réunit les êtres vivants en une seule famille",c'est-à-dire que la faculté de reconnaître ou de savoir est universelle dans la famille des vivants.Cependant est-cette première forme de la conscience, source de la forme de la première de la connaissance qu'est la connaissance sensible qui aurait fat dire à l'homme que la terre tourne autour du soleil ? N'est-ce une autre conscience supérieure qui a le pouvoir d'aller au-delà des limites du monde physique du lieu et du temps actuels qui éleva l'homme au-dessus des animaux pour avoir cette image intellective de la réalité?Ce qui est en jeu dans ce sujet, c'est le rôle et l'importance que la conscience aurait dans la vie en général et notamment son rôle spécifique dans la vie humaine.
DEVELOPPEMENT


Comme nous l’avons définie dans la première partie de notre introduction, la conscience désigne toujours un pouvoir, une propriété, une faculté qui permet de savoir. Mais qu’est-ce que savoir ?Savoir peut signifier être en mesure de reconnaître, d’identifier, de ne pas confondre, etc. Ce pouvoir peut être fondé sur les organes des sens qui mettent l’être vivant( ou même artificielle) en relation avec d’autres êtres et phénomènes du monde extérieur ou intérieur. Ce pouvoir est nécessaire à la vie. Car vivre, c’est avoir des besoins, avoir des sensations, des mouvements, des comportements, être en relation, échanger. Pour agir ou pour se comporter d’une manière ou d’une autre, il faut savoir ce qui se passe. Dans la nature tous les êtres vivant sont menacés. Pour ne pas périr de faim ou de soif ou des attaques des autres êtres vivant, il faut savoir les situer. C’est sans doute pourquoi la nature a doté chaque être vivant d’une conscience.
« La conscience réunit les êtres vivants en une famille » Cette thèse signifie que la conscience est universelle dans l’espace des êtres vivants. Elle signifie que sans conscience, il n’y a pas de vie car la conscience est ce qui permet à l’être vivant d’être en relation avec le monde extérieur. En effet la vie suppose des besoins, des sensations, des relations, des mouvements, des aptitude, des comportements et des échanges. Nous voyons en effet que les oiseaux quittent leurs nids, s’envolent dans la nature, y passent toutes la journée pour revenir vers leur nid à la tombée du soir. Pourquoi ils ne se perdent pas sur le chemin ?S’ils ne se perdent pas, c’est qu’ils sont dotés d’une intelligence, d’un pouvoir, d’une faculté qui leur permet d’enregistrer le chemin mais aussi le lieu où se trouvent leurs nids. Donc les oiseaux ont une mémoire. Or selon Henry Bergson philosophe français né 1859 et mort en 1941, « La conscience c’est la mémoire ».On comprend donc que pour ce philosophe la thèse selon laquelle la conscience est ce qui permet à tout être vivant de vivre dans la nature ou dans la culture est acceptable. Il le dit sans aucune ambiguïté :« je crois que tous les êtres vivants, animaux et plantes la possèdent.» Ainsi donc comme le dit encore Ludwig Feuerbach dans Manifestes philosophiques, « La conscience qui distingue le sentiment de soi, le pouvoir de distinguer les objets sensibles, de percevoir et même de juger les choses extérieures sur des indices déterminés tombant sous les sens, cette conscience ne peut être refusée aux animaux. »
Cependant la conscience spontanée ou instinctive ou naturelle qui instruit la vie animale est-elle la même que celle conscience qui affirme que la terre tourne autour du soleil ?
Les sens de l’homme lui font dire dans les premiers âges de sa connaissance du monde, que la terre est immobile alors que le soleil tourne autour d’elle . Si donc plutard l’homme affirme dans la science que c’est le contraire de ce que disent les sens qui est vrai dans la relation entre le soleil et la lune, c’est qu’alors une nouvelle conscience est née en lui. C’est cette conscience qui permet à l’homme non seulement de voir le passé mais aussi de voir le futur. C’est pourquoi Ludwig Feuerbach peut affirmer que « Etre doué de conscience c’est être capable de science. », Manifestes philosophiques, Paris,1960,p.57.Cette conscience est la conscience est la conscience réfléchie. C’est cette faculté spécifiquement humaine qui constitue l’essence de l’homme et qui la sépare radicalement de tout autre animal. C’est par elle que René Descartes se définit et définit toute humanité : « Je pense donc je suis ».Etre conscience c’est donc comme le faisaient les philosophes à l’image de Thalès, savoir qu’il existe un monde matériel et un monde spirituel, un monde sensible et un monde intelligible. La conscience de l’homme est différente de celle de l’animal car le propre de l’homme c’est de vivre en même temps par son corps dans le monde physique et par sa conscience dans le monde métaphysique : comme le dit Schopenhauer, « l’homme est un animal métaphysique »
La conscience est donc l’élément essentiel qui divise l’ensemble des êtres vivants en deux groupes :les animaux d’un côté guidés tous par une conscience naturelle sans changement et les hommes de l’autre guidés par une conscience réfléchie capable de s’opposer de s’opposer à la nature et de la transformer par le travail et par l’éducation. La conscience est facteur de division. Elle ne distingue pas seulement l’homme de l’animal. Elle permet aussi de diviser les hommes. En effet, en philosophie la conception du monde et de la liberté chez Jean-Paul qui affirme que l’homme n’a pas de nature, mais qu’il est en perpétuel devenir et en toute liberté, n’est pas celle de Spinoza qui estime que la liberté est une illusion. Pour Karl Marx aussi, dans la conscience divise les hommes car il existe une « conscience de classe sociale » : la conscience du prolétaire n’est pas celle du « bourgeois »
En résumé, nous donc affirmer avec le sujet que la conscience est ce qui distingue l’homme de l’animal en même temps qu’elle permet de caractériser les hommes et de les diviser en idéaliste et en matérialistes.
CONCLUSION
La conscience en tant que source d’un pouvoir de savoir fondé sur les sens est au cœur de tout être vivant. Elle permet à l’animal de se repérer, de sentir et de réagir. Cette conscience est également présente chez l’homme qui est avant tout un animal. Mais il existe une conscience supérieure qui peut connaître du monde ce que les sens ne peuvent pas sentir ou connaître :c’est cette conscience réflexive qui est la mère de la philosophie et de la science, de la société et de la morale et du regret. La conscience est donc en même temps facteur d’unité mais aussi facteur de division.

vendredi 10 avril 2009

La notion d’obstacle épistémologique dans l’histoire de la formation des concepts scientifiques


Que se passe-t-il lorsqu’ après un essai ou une série d’essais manqués dans la réalisation d’une tâche visant un objectif déterminé et mesurable, un acteur dans une situation théorique ou pratique, parvient à atteindre son but ?

Le passage d’une tentative échouée à une autre réussie dans le domaine de l’action ou de la pratique est appelé progrès. Nous pouvons donc définir le progrès en général comme étant un mouvement par lequel quelque chose ou un être vivant qui est mouvement de manière autonome ou poussée ou tirée par une force quelconque de nature physique ou spirituelle s’élève d’une situation antérieure vers une autre plus avancée.


La diversité des théories ou des conceptions du monde est connue des philosophes dont on pourrait dire qu’ils ne voient jamais la même image quand ils sont en face d’une réalité naturelle ou culturelle à rationaliser. Mais l’histoire des sciences de la nature et celle des sciences sociales et même des mathématiques a révélé que la cité des scientifiques n’est pas non plus un espace de production de mesures qui se sont en série au cours du temps par des générations de penseurs dont les théories s’alignent dans la continuité les uns après les autres et donnant à leurs objets d’étude une transparence et une étendue de plus en plus grande .

Le progrès de l’esprit de l’homme est marqué dans le domaine de la connaissance par l’apparition successive de concepts ou de théories ou de vissions du monde que forment les philosophes et les scientifiques au cours de l’histoire de la pensée. Le passage de la physique newtonienne à celle de Einstein est un cas particulier de ce changement dans le domaine de la pensée scientifique.


Il s’agit donc d’une réflexion épistémologique ou plus simplement d’une enquête philosophique dans l’espace de la production des théories scientifiques.


C’est ce progrès de l’homme que nous essayons de comprendre dans le domaine de la connaissance et de manière plus restrictive dans la connaissance scientifique.
L’objectif visé est d’essayer de trouver un principe ou une cause qui permette d’expliquer le fait qu’au cours de l’histoire de la pensée humaine qui est l’histoire des rapports de l’esprit de l’homme au monde, les philosophes et les scientifiques de tous les domaines proposent pour un même objet, des séries de théories qui, bien que différentes, revendiquant et portes toutes le cachet de la rationalité et restent également liées tributaires les unes des autres dans leur naissance et dans leur « vieillissement » et dans leur « mort ».Le changement et la diversité et les ruptures connus chez les philosophes sont donc dans l’espace de la science.

Il y a toujours eu dans la vie humaine des interrogations sur la vie de la nature et sur ces produits comme sur celle de l’homme et de ses productions personnelles ou sociales. Toutes les questions pouvant être d’une importance objectivement ou subjectivement mineures ou majeures, le choix de ce thème proposé par le Club Science et philosophie du Lycée des Parcelles Assainies, se justifie sans doute par le fait que l’interrogation philosophique est bien présente dans le programme enseigné en classe de terminales. Mais au-delà de ce souci immédiat, il y a sans doute une autre raison qui pourrait justifier le choix de notre sujet, à savoir qu’il ne saurait exister de cité véritable et durable et encore moins d’Etat libre, sans une armée d’agents capables de mener une guerre rationnelle et raisonnable contre l’ignorance que les hommes, gouvernant et gouverné peuvent avoir du monde dans lequel ils cherchent à s’établir et contre l’ignorance qu’ils peuvent avoir d’eux-mêmes.

Pour comprendre ce changement dans le domaine de la production des connaissances scientifiques, nous partons de cette question :Que se passe-t-il lorsqu’un athlète au saut en hauteur ou dans une autre épreuve, ou un élève face à un problème théorique quelconque, ou un chercheur reconnu dans sa discipline, après avoir échoué une tentative pratique ou théorique pour résoudre un problème, arrive à atteindre son but dans une nouvelle tentative ?

Pour répondre à cette question, nous pouvons procéder à une analyse des paramètres en jeu dans la situation de ces différents acteurs qui est pratiquement la même dans le cadre de cette réflexion.

Lorsqu’un acteur quelconque après une série de tentatives échouées arrive à réussir ce qu’il voulait réussir comme tâche, il y a nécessairement quelque chose au a changé entre les tentatives précédentes échouées et la tentative de la réussite. Que s’est-t-il passé et qui permet d’expliquer cette ascension de l’acteur vers de nouvelles hauteurs sur les graduation du chemin de son mouvement ?


Les causes ou les facteurs qui agissent dans la situation de n’importe quel acteur qui fait un progrès dans son action, peuvent être recherchés du côté du sujet en supposant qu’entre un essai non concluant et un autre qui est réussi, il y aurait une acquisition de compétences ou de méthodes nouvelles ou de conceptions nouvelles dont l’acteur ne disposait pas dans les essais ou les tentatives antérieures ou qu’il ne mettait pas bien en exécution. Les facteurs du changement peuvent être aussi recherchés dans la cible de l’acteur ou la matière sur laquelle il intervient. Les causes d’un échec ou celles d’une réussite peuvent être recherchées aussi dans l’espace physique ou culturel qui contient le sujet et la cible de son action , l’objet ciblé et le sujet pouvant être dans le même espace ou dans des espaces temporels ou géographiques différents. Ces facteurs peuvent être recherchés aussi dans les réseaux de relations qui unissent ou qui séparent l’acteur et sa cible.

Dans le cas par exemple d’un athlète qui après deux échecs successifs pour franchir une certaine hauteur au saut, on ne saurait lorsque ces essais sont espacés d’une très courte durée, évoquer une acquisition de compétences nouvelles, car il peut franchir la hauteur qui lui est fixée en utilisant la même manière de sauter. Mais quelque chose a tout de même dû changé car la reproduction des conditions de l’échec antérieur devrait aboutir à un nouveau échec. Ce qui est sûr, c’est que la hauteur objective à laquelle la corde est fixée n’a pas variée. Si l’action est effectuée en présence d’un public il est possible que l’attitude de ce dernier soit un facteur de modification. Mais comme le public ne saurait modifier les caractéristiques objectives et matérielles de l’épreuve que sont le terrain ou la corde ou la hauteur de la corde, il faut rechercher ses effets chez l’acteur qui peut être renforcé et poussé ou qui peut être inhibé et retenu par l’expression du public. Sans donc négliger l’influence du milieu du milieu extérieur avec l’ensemble de ses variables efficientes susceptibles d’être recensées et qualifiées positivement ou négativement et quantifiable, il apparaît que des causes ou les facteurs déterminants se trouvent dans le sujet. Ce qui est valable pour l’athlète est valable pour un élève, car l’histoire du parcours intellectuel et scolaire d’un élève n’est pas un parcours linéaire ou un parcours homogène :un élève peut passer d’une bonne compréhension à une autre moins bonne et vice- versa, comme un élève peut être brillant dans une discipline et ne pas l’être dans d’autres qui ne sont pas théoriquement les plus difficiles. Quand le « bon élève » passe d’une bonne performance à une autre moins bonne d’une épreuve à une autre dans la même discipline ou dans des disciplines différentes, on peut évoquer la difficulté des épreuves, mais on peut s’autoriser à penser que ce n’est pas son intelligence ou sa capacité de comprendre et de restituer des connaissance ou de les expliquer ou de les appliquer qui est en cause, mais on peut aussi penser que quelque chose qui est impliquée dans la situation de connaissance a été modifiée dans un sens positif ou négatif.

En termes plus clairs, tout changement marquant l’apparition d’un progrès dans l’action ou dans la pensée est toujours attribuable dans une large mesure à des changements intérieurs apparent ou non parents, quantifiable ou non quantifiable en eux-mêmes et qu’il faut chercher du côté de l’acteur qui utilise son corps ou du penseur qui utilise sa conscience et sa raison et peut-être aussi quelque autre composante de son existence. C’est un changement intérieur chez le sujet qui entraîne un changement dans le rapport qu’il établit entre lui et sa cible.
Il y a une espèce de révolution mentale ou intellectuelle qui s'opère dans la conscience et dans la conception des choses et dans leur organisation et dans leur essence dans le miroir du monde qu'est l'esprit humain où toute chose vient prendre une série de sens et de formes complémentaires ou contradictoires qui, malgré leur adversité théorique se rendent mutuellement service et rendent service à l'homme en lui présentant le monde de manière plus transparente.Cela ne veut pas dire que l'image que nous nous faisons de la réalité en général ou d'un de ses fragments est antérieure ou commande la chose elle-même:cela veut dire que la production de la connaissance est le produit toujours infini et insatisfaisant d'un processus d'interactions entre un intérieur sensible et une extériorité exicitatrice.La connaisssance est une relation dialogue.C'est ce changement intuitif ou discursif qui donne à l'esprit une nouvelle lumière et qui éclaire de l'objet déjà connu mais imparfaitement ou incomplètement,une zone d'ombre et qui peermet de le déshabiller davantage et de le dire d'une manière plus transparente ou étendue.
Dans tous ces cas de figures, ce qui est en face de l’acteur, c’est une barrière, une limite, un obstacle à franchir. En conséquence, nous dirons que tout progrès réalisé dans le domaine de l’action ou dans celui de la pensée est la conséquence d’un franchissement d’obstacle et que cette élévation du corps ou de l'esprit vers une nouvelle hauteur de son trajet d’acteur gradué par des étapes échelonnées, se traduit en termes de gain d’énergie et de puissance physique ou intellectuelle qui font succomber à la fois des obstacles internes à l’acteur et un obstacle extérieur à franchir. C’est pourquoi il est rationnel de penser le progrès en termes de dépassement d’obstacles intérieurs qui empêcheraient à l’acteur ou au penseur de bien se voir, de bien voir le monde et de bien voir son action.
Ce sont ces obstacles qui freinent la marche de l’esprit scientifique et son ascension vers des formes rationnelles de plus en plus transparentes de la réalité naturelle ou sociale qui constituent notre cible dans la sphère de la production des connaissances scientifiques et qui justifient la formulation de cet exposé : « Les obstacles épistémologiques dans l’histoire de la formation des concepts scientifiques »

Par le concept d’« obstacles épistémologiques » formé par Gaston Bachelard en 1932 dans La formation de l’esprit scientifique, nous entendons l’ensemble des éléments naturels ou spirituels à la fois externes mais surtout internes à l’acteur et qui lui empêchent de bien se voir et de bien voir sa cible et son activité et qui en conséquence, ont pour effet de corrompre, de pervertir,de verrouller et donc de perturber et de brouiller la vue et les mesures de l’agent ou stopper leur processus évolutif.

Ce qui empêche à un acteur isolé ou à un groupe d’acteurs de bien voir pour se voir et voir son monde et ses activités au sein de ce monde est grave, car sans cette clairvoyance du regard sur soi et sur le reste du monde, la vie des individus et celle de la société pourrait n’être qu’un ammoncellemnt d’erreurs jamais rectifiées et donc l’enferment dans l’ignorance et la négation du progrès en général. Ce qui empêche particulièrement à la science d’avancer vers des formes de rationalisation du réel de plus en plus étendues et transparentes intéresse donc tout le monde, philosophe ou commerçant. Car la science et les techniques avec lesquelles elle s’accompagne constituent aujourd’hui des moteurs essentiels dans le mouvement des individus et des peuples toujours en quête d’un plus capable de leur apporter des réponses aux questions théoriques, au besoin universel et anthropologique de vérité et aux demandes d’une satisfaction matérielle que la nature ne peut plus calmer.

La problématique des obstacles épistémologique est actuelle et importante particulièrement chez nous au Sénégal car aujourd’hui, il est manifeste que la connaissance ne se pare plus
aujourd’hui des mêmes habits dans lesquels se sentaient si fiers l’intelligentsia sénégalaise de Senghor. Si Senghor n’a jamais douté de la compétence de ses enseignants ni de celle de ses élèves qui fournirent au Sénégal les premiers et pas les plus mauvais ni intellectuellement et certainement pas moralement non plus, et qu’aujourd’hui du sommet de l’Etat on s’interroge avec suspicion sur la disposition et l’aptitude des sénégalais à aimer les « mathématiques » en particulier et toutes les autres matières du système éducatif, et à transmettre ses connaissances et à les appliquer, c’est que quelque part, il y a quelque chose de fondamentale qui a changé et tant que ce changement ne sera pas diagnostiquer en dehors des intérêts particuliers que peuvent défendre les différentes parties, tous ces autres changements de surface qu’on appelle « alternance » ne serviront à rien de significatif pour le pays. Il n’ y a jamais eu et il ne saurait jamais y avoir d’alternance dans la vie du peuple sans une alternance révolutionnaire dans les esprits et dans leurs rapports à eux-mêmes et au monde, puisque après les soins de la nature, l’homme est condamné à se prendre en charge.
Nous nous proposons d’abord de déterminer la nature de ces obstacles pour ensuite examiner la possibilité de les surmonter au niveau individuel mais aussi au niveau de l’environnement social et culturel et d’examiner les enjeux liés au concept.

samedi 28 mars 2009

LA LIBERTE:L'homme est né libre c'est pourquoi il ne peut pas mourir esclave

Sommes nous libres ou encore,sommes nous en tant qu’êtres vivant, responsables de tout ce que nous ressentons par nos différents organes de sens, de ce que nous disons à propos de nos diverses sensations face aux différentes excitations de notre monde intérieur et de notre milieu de vie extérieur ?Pourquoi la question se pose en philosophie et est-ce seulement le philosophe qui se la pose ?La question se pose car la société est un lieu de formation et de rencontre de personnalités différentes et donc de conflits qui nécessitent un arbitrage par cette institution dont Platon dit qu’elle ne saurait manquer dans aucune cité véritable et qu’on nomme Justice. Si l’homme n’est pas libre en toute circonstance ou dans certaines circonstances de sa vie, les mots tribunal, justice, innocence et culpabilité,responsabilité et irresponsabilité, récompense et peine et d'autres encore n’auraient plus de sens. Car seul l’être qui sait agir en choisissant les moyens de son action, les fins de son action, les moments de son action et ses stratégies, et qui mesure les conséquences de son action et capbable de choisir d’agir ou de ne pas agir, de parler ou de ne pas parler, est susceptible d’être acclamé ou blâmé, récompensé ou puni. Théoriquement, l’homme est dans cette disposition existentielle puisque c’est par ce pouvoir qu’il se distingue de l’animal qui est esclave de son instinct et du programme naturel qui se déploie en lui. Mais est-ce suffisant pour le déclarer libre ou capable de liberté ?Sigmund Freud a établi et théorisé l’existence d’un inconscient psychique, c’est-à-dire d’un lieu où se trouveraient des éléments ignorés par la conscience et qui sont susceptibles de faire penser ou parler ou agir l’homme à l’insu de la conscience qui prétend tout contrôler et contre les principes de la rationalité qui peut tout digérer. D’après cette théorie de l’inconscient, "tout ce que nous faisons, disons, et même, sommes, est profondément lié à ce que nous avons fait, subi, etc., dans notre tendre enfance" oubliée par la conscience. Autrement dit, le passé de l’homme est une cause qui fait agir l’homme et il peut être une cause ignorée et non maîtrisée. Dans cet univers, les hommes que nous sommes ne sont ne sont donc pas libres, c’est-à-dire que nous ne sommes pas les maîtres absolus de nos actes, pas maîtres de nous-mêmes, et notre histoire ne nous appartient pas. La liberté ne serait alors face à ce déterminisme dans la vie psychique de l’homme, qu'une utopie de la raison humaine qui par cette revendication d'un droit à une liberté qui n'a jamais existé ou qui a été confiquée, exprime le malaise existentiel de l'homme dans la nature et dans la société.Car qui demande à être libre se sait déjà encerclé par des forces tyraniques . La naissance du concept de liberté est fille de l'histoire de la souffrance de l'homme dans le monde.La liberté est l'autre nom de la mauvaise posture de l'homme au sein du monde. Car,en plus de ce ce déterminisme de l’inconscient qui fait obstacle à la liberté, il y aurait un autre déterminisme dans la nature qui fait que toute chose, tout être vivant sortant de la nature porte en lui des lois nécessaires par lesquelles cette mère possessive la tient dans ses composantes, dans ses propriétés et même dans ses comportements. Mais il faut que la liberté existe car il faut de la justice dans la cité et entre les cités. Il faut que l'homme soit libre, peut importe qu'il le soit déjà par nature avant de perdre ce statut existentiel ou qu'il apprenne à le devenir ldans son existence individuelle ou pris dans sa dimension collective en tant que peuple ou cité ou Etat ou nation.S’il faut à la société distinguer le Bien et le Mal et les sanctionner dans un système des valeurs, il lui faut nécessairement un homme libre. Mais comment sauver la liberté dans l’ordre de la nécessité et dans celui des lois conventionnelles de la société ? L’intelligence de la philosophie consiste entre autre à construire des paradoxes et à surmonter des paradoxes. L’homme raisonnable ne saurait demander ou revendiquer le pouvoir et le droit naturels ou acquis ,de faire tout ce qu’il veut, car il deviendrait alors un être égale à lui-même et à Dieu ou à un animal.Mais qui saurait prétendre lui ôter son pouvoir de toujours penser et de toujours vouloir dans la plus petite des prisons qui lui laisserait encore un souffle de vie et la possibilité d’entreprendre des scénarios et des actions pour son affranchissement physique?L’homme devient capable de liberté lorsqu’il découvre qu’il existe une liberté pour les dieux sans besoin ni passion au ciel , et une liberté pour les vies humaines sur terre dont l’essence est de se chercher une issue dans les prisons du monde. Pour les architectes du bien de Nqel Jab, la redécouverte de notre liberté et sa ré-appropriation est une nécessité vitale car, chacune des âmes de ces corps du monde que l'on appelle hommes n'est qu'un projet d'humanisation clairement et librement formulé devant Le Grand Architecte et à déposer son projet anthropologique authentique quelque part dans l'océan de la Prince Jotnaam Ndigil qui accueille les âmes quand elles quand elles descendent dans le monde de l'humanisation en y prenant matière et forme et quand elle elle reprennent le chemin du retour avec leur succès ou leur échec. Voilà pourquoi les architectes du bien n'ont pas besoin de supprimer Dieu pour être libres,car Dieu est pour eux la source première de toute liberté en tant que choix dans son univers infini disséminé en toutes chose mais aussi en tant que témoin et juge de toute absence de liberté ou de réappropriation de soi dans le monde du brouillard et des choix originels faits depuis les temps de la transparence entremêlés et étragngement semblables dans le monde des brouillard et de la cécité et de la rupture avec soi-même à cause de la contagion et du mimétisme,de la tyranie, de la cupidité et de la lâcheté et de la peur de la solitude pour aller à la recherche de soi-même. Etre libre pour les architectes du bien, c'est être conscient de la rupture existentielle qui nous sépare de nous-mêmes et du reste du monde,pour mieux nous voir et pour mieux voir le monde et y retrouver en toute trnsparence pour quelle raison nous sommes ici et maintenant dans ce gigantesque paradis devenu par une étrnage métamorphose une prison d'une capacité de d'égarement et de dépossion de la liberté dont la nature n'a point eu l'intelligence ou n'a pas voulu construire ni pour la bête ni pour l'homme. L'homme est né libre c'est pourquoi il ne saurait mourir esclave.L'enfer pour nous autres architectes du bien, ce n'est des flammes qui dévornent toute matière, mais l'oubli de soi, l'oubli qui frappe l'âme qui avait choisi devant le grand architecte de devenir tel homme parmi les humains, de combattre pour telle cause quand elle est entrée dans les matières opaques du monde.Chaque âme a voyagé par le droit chemin, par son droit chemin indiqué par sa science et sa volonté.Les âmes de l'enfer sont les âmes qui sont condamnés à errer dans le monde et dans la matière jusqu'au moment où elles vont retrouver leur fruit authentique dans le monde qui tuera tous les germes pathogènes que la consommation des fruits étrangers à son choix originel inoculèrent à son être dans le monde des sens et du brouillard.Cette recherche à la redécouverte et à la réalisation et à l'approrpriation ultime de soi peut durer des siècles et des siècles sans succès ce que cherche chaque est tellement infiniment petit qu'il est devenu difficilement visible dans la multitude des choses du monde.