samedi 25 avril 2009

Sur la science

L'une des activités les plus visibles,les plus permanentes et les plus répandues de l'homme consiste à travailler pour accumuler des richesses matérielles.Mais il est aisé de constater que l'histoire de l'homme est aussi une gigantesque entreprise de rationalisation du réel,aussi bien au sein de la nature qu'au sein de la culture. Si l'homme est condamné, en vertu de sa nature évolutive de travailler pour survivre, il est également condamné par la conscience et la raison qui l’habitent à chercher à connaître et cette connaissance n'est pas moins vitale que l'acquisition des biens matériels. Car il ne suffit pas de bien manger et de bien boire et d'être physiquement en bonne bonne santé pour être en équilibre ou de se sentir à l'aise dans le monde. Nous pouvons dire avec beaucoup de chance de n'avoir pas tort,qu'il est plus probable de supposer la fin du monde ou la disparution de l'homme sur terre à cause de son ignorance ou de son savoir qu'à la suite d'une carence alimentaire.
Le besoin de vérité est un besoin vital et universel. Il semble être le plus difficile à satisfaire à cause de la nature de ce qui en l'homme l'éprouve:la raison dont l'une des marque fondamentales est de d'entrer toujours en conflit avec elle-même. Depuis que la conscience humaine a eu l’intuition de l’existence d’un certain ordre dans le monde et que la raison humaine s’est sentie désignée pour éclaircir cet ordre,l'homme n' a cessé de fournir des explications diverses,complémentaires ou contradictoires sur divers phénomènes qui se manifestent dans la nature ou dans la société humaine.
Le mythe, la philosophie et la science et d’autres discours qui visent à rationaliser le réel sont des conséquences nécessaires de la présence de la conscience et de la raison humaine dans le monde.Cette entreprise de la raison humaine est plus nécessaire que toute autre que l’humanité pourrait entreprendre car, tout laisse à croire que la conscience et la raison humaine sont venues au monde pour y chercher quelque chose de vitale.
Quels sont les effets de cette entreprise sur le monde ?
Alors que le monde garde la même image et la même transparence dans la conscience animale, tout, dans la nature et dans la vie sociale semble changer de visage dans les théories philosophiques et scientifiques qui se succèdent au cours de l’histoire de la conquête des secrets ultimes du réel en gagnant de plus en plus de transparence dans les miroirs de la raison humaine. Ces théories philosophiques et scientifiques étant comparables à des miroirs construits par la raison humaine où les hoses et les hommes viennent se mier et déposer leur images,il est logique de s'attendre à ce que la manière de se définir et celle d'être de l'homme au sein du monde soient affectées par les images qu'il perçoit au sein de ces miroirs des êtres.
De tous ces miroirs, ceux de la science semblent être les plus fidèles c'est-à-dire les plus proches de la réalité, les plus aptes à présenter ce qui est aujourd'hui et ce qui pourrait être dans le futur dans la plus grande transparence.Pourtant,malgré cette crédibilité de la science à travers la proximité de ses théories de la réalité, il me semble qu'elle soit porteuse d'une certaine marque de subjectivité dans la représentation du réel, puisqu'un même objet, un même fait, nous le savons avec Augustin Fresnel et la théorie ondulatoire de la lumière,peut avoir des images diiférentes dans les faces multiples du miroir de la raison humaine.
Quelles sont les fondements de la crédibilité de la connaissance scientifique et quelles peuvent être les raisons de l'évolution des concepts scientifiques au cours de l'histoire de la pensée?S'il est indéniable que la science a dissipé d'épais brouillard qui enveloppaient l'existence du monde naturel et celle du monde culturel entre le rationnel et l'irrationnel, entre le nécessaire et l'unversel et le pariculier,n'est-il pas aussi vrai que la science en s'alliant à la technique peut replonger les hommes dans de terribles brouillards existentiels ? Par ailleurs, en dépit de toute la considération qu’il sied d’accorder aux soldats de la science et de la technique, peut-on partout et toujours les appeler au secours par couvrir la demande de satisfaction du besoin de vérité et de la satisfaction tout court que l’homme cherche depuis la terre en considérant que toute démarche qui ne suit pas sa cadence est irrationnelle et douteuse comme ?

LA LIBERTE

LA LIBERTE
Il est nécessaire que l’homme soit libre. Car si l’homme pense, parle et agit sans être maître de ce qu’il pense ou de ce qu’il dit et fait individuellement et collectivement, tout est permis et rien n’est à craindre puisque personne n’est responsable de rien. La liberté est une composante nécessaire pour la définition de l’homme en tant qu’être moral et être responsable et être de justice. C’est sans doute la raison pour laquelle la plupart des philosophes ont cherché à identifier son essence, ses conditions de possibilités, ses formes et ses enjeux. Mais comment reconnaître à l’homme cette liberté si le monde est ainsi que le pense le physicien Laplace et d’autres, un ensemble de choses, d’êtres vivants et d’évènements liés de manières nécessaires les uns aux autres dans un système administré par un déterminisme universel ?Comment concevoir cette liberté nécessaire à l’existence humaine personnelle et sociale si nous admettons avec les grecs, notamment avec Sophocle, cette puissance invincible qu’on appelle destin qui agit contre la volonté d’ Œdipe et celle de tout homme ? Apparemment, il y a une incompatibilité conceptuelle entre liberté et déterminisme et entre liberté et fatalisme. Cependant, si Œdipe n’a pas échappé au destin, peut-on dire qu’il n’essaya point d’échapper au fait annoncé par le devin en décidant de quitter la cité qu’il croyait être le lieu de réalisation des faits indésirables puisqu’il pouvait se résigner et rester sur place en attendant son sort ? Dans ce choix d’ Œdipe , dans sa décision de partir ailleurs pour échapper au destin, dans cette lutte contre ce qui fut annoncé, comme dans la situation de Sisyphe qui recommence la même action en sachant qu’il ne va jamais réussir à montrer sur le sommet de la montagne avec le rocher des dieux qui le condamnèrent à cette tâche, puisqu’il ne saurait vaincre les dieux et rester homme, ne peut-on n’est- pas voir la plus forte, la plus belle expression et la plus haute signification de la liberté humaine ?

vendredi 17 avril 2009

LA CONSCIENCE ET LA VIE

LA CONSCIENCE


SUJET I: La conscience réunit les êtres vivants en une seule famille et les divise au sein de celle-ci.
Qu’en pensez-vous ?

INTRODUCTION

D’après son origine latine "cum scire", le mot conscience désigne toujours un pouvoir de savoir. Savoir peut signifier pouvoir reconnaître oui identifier quelque chose en utilisant un moyen spécifique,par exemple les organes des sens . Nous pouvons voir que les policiers se font aider par des chiens dans certaines recherches, comme par exemple quand ils traquent les vendeurs de drogue. Donc le chien est doté d’un pouvoir de savoir quelques objets ou êtres du monde dont il détecte quelques éléments caractéristiques,les enregistre et dont il se souvient. Si nous acceptons ce qui vient d'être posé,alors il n' y aurait aucune résistance pour accepter que "la conscience réunit les êtres vivants en une seule famille",c'est-à-dire que la faculté de reconnaître ou de savoir est universelle dans la famille des vivants.Cependant est-cette première forme de la conscience, source de la forme de la première de la connaissance qu'est la connaissance sensible qui aurait fat dire à l'homme que la terre tourne autour du soleil ? N'est-ce une autre conscience supérieure qui a le pouvoir d'aller au-delà des limites du monde physique du lieu et du temps actuels qui éleva l'homme au-dessus des animaux pour avoir cette image intellective de la réalité?Ce qui est en jeu dans ce sujet, c'est le rôle et l'importance que la conscience aurait dans la vie en général et notamment son rôle spécifique dans la vie humaine.
DEVELOPPEMENT


Comme nous l’avons définie dans la première partie de notre introduction, la conscience désigne toujours un pouvoir, une propriété, une faculté qui permet de savoir. Mais qu’est-ce que savoir ?Savoir peut signifier être en mesure de reconnaître, d’identifier, de ne pas confondre, etc. Ce pouvoir peut être fondé sur les organes des sens qui mettent l’être vivant( ou même artificielle) en relation avec d’autres êtres et phénomènes du monde extérieur ou intérieur. Ce pouvoir est nécessaire à la vie. Car vivre, c’est avoir des besoins, avoir des sensations, des mouvements, des comportements, être en relation, échanger. Pour agir ou pour se comporter d’une manière ou d’une autre, il faut savoir ce qui se passe. Dans la nature tous les êtres vivant sont menacés. Pour ne pas périr de faim ou de soif ou des attaques des autres êtres vivant, il faut savoir les situer. C’est sans doute pourquoi la nature a doté chaque être vivant d’une conscience.
« La conscience réunit les êtres vivants en une famille » Cette thèse signifie que la conscience est universelle dans l’espace des êtres vivants. Elle signifie que sans conscience, il n’y a pas de vie car la conscience est ce qui permet à l’être vivant d’être en relation avec le monde extérieur. En effet la vie suppose des besoins, des sensations, des relations, des mouvements, des aptitude, des comportements et des échanges. Nous voyons en effet que les oiseaux quittent leurs nids, s’envolent dans la nature, y passent toutes la journée pour revenir vers leur nid à la tombée du soir. Pourquoi ils ne se perdent pas sur le chemin ?S’ils ne se perdent pas, c’est qu’ils sont dotés d’une intelligence, d’un pouvoir, d’une faculté qui leur permet d’enregistrer le chemin mais aussi le lieu où se trouvent leurs nids. Donc les oiseaux ont une mémoire. Or selon Henry Bergson philosophe français né 1859 et mort en 1941, « La conscience c’est la mémoire ».On comprend donc que pour ce philosophe la thèse selon laquelle la conscience est ce qui permet à tout être vivant de vivre dans la nature ou dans la culture est acceptable. Il le dit sans aucune ambiguïté :« je crois que tous les êtres vivants, animaux et plantes la possèdent.» Ainsi donc comme le dit encore Ludwig Feuerbach dans Manifestes philosophiques, « La conscience qui distingue le sentiment de soi, le pouvoir de distinguer les objets sensibles, de percevoir et même de juger les choses extérieures sur des indices déterminés tombant sous les sens, cette conscience ne peut être refusée aux animaux. »
Cependant la conscience spontanée ou instinctive ou naturelle qui instruit la vie animale est-elle la même que celle conscience qui affirme que la terre tourne autour du soleil ?
Les sens de l’homme lui font dire dans les premiers âges de sa connaissance du monde, que la terre est immobile alors que le soleil tourne autour d’elle . Si donc plutard l’homme affirme dans la science que c’est le contraire de ce que disent les sens qui est vrai dans la relation entre le soleil et la lune, c’est qu’alors une nouvelle conscience est née en lui. C’est cette conscience qui permet à l’homme non seulement de voir le passé mais aussi de voir le futur. C’est pourquoi Ludwig Feuerbach peut affirmer que « Etre doué de conscience c’est être capable de science. », Manifestes philosophiques, Paris,1960,p.57.Cette conscience est la conscience est la conscience réfléchie. C’est cette faculté spécifiquement humaine qui constitue l’essence de l’homme et qui la sépare radicalement de tout autre animal. C’est par elle que René Descartes se définit et définit toute humanité : « Je pense donc je suis ».Etre conscience c’est donc comme le faisaient les philosophes à l’image de Thalès, savoir qu’il existe un monde matériel et un monde spirituel, un monde sensible et un monde intelligible. La conscience de l’homme est différente de celle de l’animal car le propre de l’homme c’est de vivre en même temps par son corps dans le monde physique et par sa conscience dans le monde métaphysique : comme le dit Schopenhauer, « l’homme est un animal métaphysique »
La conscience est donc l’élément essentiel qui divise l’ensemble des êtres vivants en deux groupes :les animaux d’un côté guidés tous par une conscience naturelle sans changement et les hommes de l’autre guidés par une conscience réfléchie capable de s’opposer de s’opposer à la nature et de la transformer par le travail et par l’éducation. La conscience est facteur de division. Elle ne distingue pas seulement l’homme de l’animal. Elle permet aussi de diviser les hommes. En effet, en philosophie la conception du monde et de la liberté chez Jean-Paul qui affirme que l’homme n’a pas de nature, mais qu’il est en perpétuel devenir et en toute liberté, n’est pas celle de Spinoza qui estime que la liberté est une illusion. Pour Karl Marx aussi, dans la conscience divise les hommes car il existe une « conscience de classe sociale » : la conscience du prolétaire n’est pas celle du « bourgeois »
En résumé, nous donc affirmer avec le sujet que la conscience est ce qui distingue l’homme de l’animal en même temps qu’elle permet de caractériser les hommes et de les diviser en idéaliste et en matérialistes.
CONCLUSION
La conscience en tant que source d’un pouvoir de savoir fondé sur les sens est au cœur de tout être vivant. Elle permet à l’animal de se repérer, de sentir et de réagir. Cette conscience est également présente chez l’homme qui est avant tout un animal. Mais il existe une conscience supérieure qui peut connaître du monde ce que les sens ne peuvent pas sentir ou connaître :c’est cette conscience réflexive qui est la mère de la philosophie et de la science, de la société et de la morale et du regret. La conscience est donc en même temps facteur d’unité mais aussi facteur de division.

vendredi 10 avril 2009

La notion d’obstacle épistémologique dans l’histoire de la formation des concepts scientifiques


Que se passe-t-il lorsqu’ après un essai ou une série d’essais manqués dans la réalisation d’une tâche visant un objectif déterminé et mesurable, un acteur dans une situation théorique ou pratique, parvient à atteindre son but ?

Le passage d’une tentative échouée à une autre réussie dans le domaine de l’action ou de la pratique est appelé progrès. Nous pouvons donc définir le progrès en général comme étant un mouvement par lequel quelque chose ou un être vivant qui est mouvement de manière autonome ou poussée ou tirée par une force quelconque de nature physique ou spirituelle s’élève d’une situation antérieure vers une autre plus avancée.


La diversité des théories ou des conceptions du monde est connue des philosophes dont on pourrait dire qu’ils ne voient jamais la même image quand ils sont en face d’une réalité naturelle ou culturelle à rationaliser. Mais l’histoire des sciences de la nature et celle des sciences sociales et même des mathématiques a révélé que la cité des scientifiques n’est pas non plus un espace de production de mesures qui se sont en série au cours du temps par des générations de penseurs dont les théories s’alignent dans la continuité les uns après les autres et donnant à leurs objets d’étude une transparence et une étendue de plus en plus grande .

Le progrès de l’esprit de l’homme est marqué dans le domaine de la connaissance par l’apparition successive de concepts ou de théories ou de vissions du monde que forment les philosophes et les scientifiques au cours de l’histoire de la pensée. Le passage de la physique newtonienne à celle de Einstein est un cas particulier de ce changement dans le domaine de la pensée scientifique.


Il s’agit donc d’une réflexion épistémologique ou plus simplement d’une enquête philosophique dans l’espace de la production des théories scientifiques.


C’est ce progrès de l’homme que nous essayons de comprendre dans le domaine de la connaissance et de manière plus restrictive dans la connaissance scientifique.
L’objectif visé est d’essayer de trouver un principe ou une cause qui permette d’expliquer le fait qu’au cours de l’histoire de la pensée humaine qui est l’histoire des rapports de l’esprit de l’homme au monde, les philosophes et les scientifiques de tous les domaines proposent pour un même objet, des séries de théories qui, bien que différentes, revendiquant et portes toutes le cachet de la rationalité et restent également liées tributaires les unes des autres dans leur naissance et dans leur « vieillissement » et dans leur « mort ».Le changement et la diversité et les ruptures connus chez les philosophes sont donc dans l’espace de la science.

Il y a toujours eu dans la vie humaine des interrogations sur la vie de la nature et sur ces produits comme sur celle de l’homme et de ses productions personnelles ou sociales. Toutes les questions pouvant être d’une importance objectivement ou subjectivement mineures ou majeures, le choix de ce thème proposé par le Club Science et philosophie du Lycée des Parcelles Assainies, se justifie sans doute par le fait que l’interrogation philosophique est bien présente dans le programme enseigné en classe de terminales. Mais au-delà de ce souci immédiat, il y a sans doute une autre raison qui pourrait justifier le choix de notre sujet, à savoir qu’il ne saurait exister de cité véritable et durable et encore moins d’Etat libre, sans une armée d’agents capables de mener une guerre rationnelle et raisonnable contre l’ignorance que les hommes, gouvernant et gouverné peuvent avoir du monde dans lequel ils cherchent à s’établir et contre l’ignorance qu’ils peuvent avoir d’eux-mêmes.

Pour comprendre ce changement dans le domaine de la production des connaissances scientifiques, nous partons de cette question :Que se passe-t-il lorsqu’un athlète au saut en hauteur ou dans une autre épreuve, ou un élève face à un problème théorique quelconque, ou un chercheur reconnu dans sa discipline, après avoir échoué une tentative pratique ou théorique pour résoudre un problème, arrive à atteindre son but dans une nouvelle tentative ?

Pour répondre à cette question, nous pouvons procéder à une analyse des paramètres en jeu dans la situation de ces différents acteurs qui est pratiquement la même dans le cadre de cette réflexion.

Lorsqu’un acteur quelconque après une série de tentatives échouées arrive à réussir ce qu’il voulait réussir comme tâche, il y a nécessairement quelque chose au a changé entre les tentatives précédentes échouées et la tentative de la réussite. Que s’est-t-il passé et qui permet d’expliquer cette ascension de l’acteur vers de nouvelles hauteurs sur les graduation du chemin de son mouvement ?


Les causes ou les facteurs qui agissent dans la situation de n’importe quel acteur qui fait un progrès dans son action, peuvent être recherchés du côté du sujet en supposant qu’entre un essai non concluant et un autre qui est réussi, il y aurait une acquisition de compétences ou de méthodes nouvelles ou de conceptions nouvelles dont l’acteur ne disposait pas dans les essais ou les tentatives antérieures ou qu’il ne mettait pas bien en exécution. Les facteurs du changement peuvent être aussi recherchés dans la cible de l’acteur ou la matière sur laquelle il intervient. Les causes d’un échec ou celles d’une réussite peuvent être recherchées aussi dans l’espace physique ou culturel qui contient le sujet et la cible de son action , l’objet ciblé et le sujet pouvant être dans le même espace ou dans des espaces temporels ou géographiques différents. Ces facteurs peuvent être recherchés aussi dans les réseaux de relations qui unissent ou qui séparent l’acteur et sa cible.

Dans le cas par exemple d’un athlète qui après deux échecs successifs pour franchir une certaine hauteur au saut, on ne saurait lorsque ces essais sont espacés d’une très courte durée, évoquer une acquisition de compétences nouvelles, car il peut franchir la hauteur qui lui est fixée en utilisant la même manière de sauter. Mais quelque chose a tout de même dû changé car la reproduction des conditions de l’échec antérieur devrait aboutir à un nouveau échec. Ce qui est sûr, c’est que la hauteur objective à laquelle la corde est fixée n’a pas variée. Si l’action est effectuée en présence d’un public il est possible que l’attitude de ce dernier soit un facteur de modification. Mais comme le public ne saurait modifier les caractéristiques objectives et matérielles de l’épreuve que sont le terrain ou la corde ou la hauteur de la corde, il faut rechercher ses effets chez l’acteur qui peut être renforcé et poussé ou qui peut être inhibé et retenu par l’expression du public. Sans donc négliger l’influence du milieu du milieu extérieur avec l’ensemble de ses variables efficientes susceptibles d’être recensées et qualifiées positivement ou négativement et quantifiable, il apparaît que des causes ou les facteurs déterminants se trouvent dans le sujet. Ce qui est valable pour l’athlète est valable pour un élève, car l’histoire du parcours intellectuel et scolaire d’un élève n’est pas un parcours linéaire ou un parcours homogène :un élève peut passer d’une bonne compréhension à une autre moins bonne et vice- versa, comme un élève peut être brillant dans une discipline et ne pas l’être dans d’autres qui ne sont pas théoriquement les plus difficiles. Quand le « bon élève » passe d’une bonne performance à une autre moins bonne d’une épreuve à une autre dans la même discipline ou dans des disciplines différentes, on peut évoquer la difficulté des épreuves, mais on peut s’autoriser à penser que ce n’est pas son intelligence ou sa capacité de comprendre et de restituer des connaissance ou de les expliquer ou de les appliquer qui est en cause, mais on peut aussi penser que quelque chose qui est impliquée dans la situation de connaissance a été modifiée dans un sens positif ou négatif.

En termes plus clairs, tout changement marquant l’apparition d’un progrès dans l’action ou dans la pensée est toujours attribuable dans une large mesure à des changements intérieurs apparent ou non parents, quantifiable ou non quantifiable en eux-mêmes et qu’il faut chercher du côté de l’acteur qui utilise son corps ou du penseur qui utilise sa conscience et sa raison et peut-être aussi quelque autre composante de son existence. C’est un changement intérieur chez le sujet qui entraîne un changement dans le rapport qu’il établit entre lui et sa cible.
Il y a une espèce de révolution mentale ou intellectuelle qui s'opère dans la conscience et dans la conception des choses et dans leur organisation et dans leur essence dans le miroir du monde qu'est l'esprit humain où toute chose vient prendre une série de sens et de formes complémentaires ou contradictoires qui, malgré leur adversité théorique se rendent mutuellement service et rendent service à l'homme en lui présentant le monde de manière plus transparente.Cela ne veut pas dire que l'image que nous nous faisons de la réalité en général ou d'un de ses fragments est antérieure ou commande la chose elle-même:cela veut dire que la production de la connaissance est le produit toujours infini et insatisfaisant d'un processus d'interactions entre un intérieur sensible et une extériorité exicitatrice.La connaisssance est une relation dialogue.C'est ce changement intuitif ou discursif qui donne à l'esprit une nouvelle lumière et qui éclaire de l'objet déjà connu mais imparfaitement ou incomplètement,une zone d'ombre et qui peermet de le déshabiller davantage et de le dire d'une manière plus transparente ou étendue.
Dans tous ces cas de figures, ce qui est en face de l’acteur, c’est une barrière, une limite, un obstacle à franchir. En conséquence, nous dirons que tout progrès réalisé dans le domaine de l’action ou dans celui de la pensée est la conséquence d’un franchissement d’obstacle et que cette élévation du corps ou de l'esprit vers une nouvelle hauteur de son trajet d’acteur gradué par des étapes échelonnées, se traduit en termes de gain d’énergie et de puissance physique ou intellectuelle qui font succomber à la fois des obstacles internes à l’acteur et un obstacle extérieur à franchir. C’est pourquoi il est rationnel de penser le progrès en termes de dépassement d’obstacles intérieurs qui empêcheraient à l’acteur ou au penseur de bien se voir, de bien voir le monde et de bien voir son action.
Ce sont ces obstacles qui freinent la marche de l’esprit scientifique et son ascension vers des formes rationnelles de plus en plus transparentes de la réalité naturelle ou sociale qui constituent notre cible dans la sphère de la production des connaissances scientifiques et qui justifient la formulation de cet exposé : « Les obstacles épistémologiques dans l’histoire de la formation des concepts scientifiques »

Par le concept d’« obstacles épistémologiques » formé par Gaston Bachelard en 1932 dans La formation de l’esprit scientifique, nous entendons l’ensemble des éléments naturels ou spirituels à la fois externes mais surtout internes à l’acteur et qui lui empêchent de bien se voir et de bien voir sa cible et son activité et qui en conséquence, ont pour effet de corrompre, de pervertir,de verrouller et donc de perturber et de brouiller la vue et les mesures de l’agent ou stopper leur processus évolutif.

Ce qui empêche à un acteur isolé ou à un groupe d’acteurs de bien voir pour se voir et voir son monde et ses activités au sein de ce monde est grave, car sans cette clairvoyance du regard sur soi et sur le reste du monde, la vie des individus et celle de la société pourrait n’être qu’un ammoncellemnt d’erreurs jamais rectifiées et donc l’enferment dans l’ignorance et la négation du progrès en général. Ce qui empêche particulièrement à la science d’avancer vers des formes de rationalisation du réel de plus en plus étendues et transparentes intéresse donc tout le monde, philosophe ou commerçant. Car la science et les techniques avec lesquelles elle s’accompagne constituent aujourd’hui des moteurs essentiels dans le mouvement des individus et des peuples toujours en quête d’un plus capable de leur apporter des réponses aux questions théoriques, au besoin universel et anthropologique de vérité et aux demandes d’une satisfaction matérielle que la nature ne peut plus calmer.

La problématique des obstacles épistémologique est actuelle et importante particulièrement chez nous au Sénégal car aujourd’hui, il est manifeste que la connaissance ne se pare plus
aujourd’hui des mêmes habits dans lesquels se sentaient si fiers l’intelligentsia sénégalaise de Senghor. Si Senghor n’a jamais douté de la compétence de ses enseignants ni de celle de ses élèves qui fournirent au Sénégal les premiers et pas les plus mauvais ni intellectuellement et certainement pas moralement non plus, et qu’aujourd’hui du sommet de l’Etat on s’interroge avec suspicion sur la disposition et l’aptitude des sénégalais à aimer les « mathématiques » en particulier et toutes les autres matières du système éducatif, et à transmettre ses connaissances et à les appliquer, c’est que quelque part, il y a quelque chose de fondamentale qui a changé et tant que ce changement ne sera pas diagnostiquer en dehors des intérêts particuliers que peuvent défendre les différentes parties, tous ces autres changements de surface qu’on appelle « alternance » ne serviront à rien de significatif pour le pays. Il n’ y a jamais eu et il ne saurait jamais y avoir d’alternance dans la vie du peuple sans une alternance révolutionnaire dans les esprits et dans leurs rapports à eux-mêmes et au monde, puisque après les soins de la nature, l’homme est condamné à se prendre en charge.
Nous nous proposons d’abord de déterminer la nature de ces obstacles pour ensuite examiner la possibilité de les surmonter au niveau individuel mais aussi au niveau de l’environnement social et culturel et d’examiner les enjeux liés au concept.